le gouvernement doit s’occuper «enfin sérieusement» des dépenses publiques


La Banque de France.
CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Si l’aggravation du déficit public «ne signifie bien sûr pas la faillite de la France», l’institution met en garde le gouvernement avec des «décisions éventuellement nécessaires sur les impôts».

Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau a estimé jeudi que le dérapage du déficit en 2023 imposait de s’occuper «enfin sérieusement des dépenses» publiques, après «quinze ans» sans que les «gouvernements tiennent (…) leurs engagements». Voilà quinze ans que notre pays et ses gouvernements successifs ne tiennent pas leurs engagements pluriannuels de redressement «des comptes publics», a regretté le gouverneur lors d’un discours à l’université Paris Dauphine.

La dégradation du déficit en 2023, qui a atteint 5,5% du PIB au lieu des 4,9% initialement prévus par le gouvernement, «ne signifie bien sûr pas la faillite de la France», a-t-il cherché à rassurer, mais elle appelle à un impératif. «Il faut s’occuper enfin sérieusement des dépenses publiques», a martelé François Villeroy de Galhau. Et ce, «avant de prendre des décisions éventuellement nécessaires sur les impôts», a-t-il estimé, en référence aux récentes propositions visant à taxer les «superprofits» des entreprises ou à procéder à des hausses d’impôts ciblées.

«Une stabilisation en volume»

Malgré le dérapage de 2023, le gouvernement a maintenu son objectif de ramener le déficit public en dessous de 3% du PIB en 2027, comme promis à ses partenaires européens. Pour y parvenir, il compte réaliser un nouveau tour de vis budgétaire. Dix milliards d’euros d’économies ont déjà été actés pour 2024, et 20 milliards de coupes sont annoncées pour 2025. Mais des économies supplémentaires «seront nécessaires, selon le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire.

«Il est plus que temps, non pas de décréter l’austérité et la baisse générale des dépenses, mais d’arriver à cette stabilisation générale en volume», a détaillé François Villeroy de Galhau. «Cela suppose un effort de priorisation et d’efficacité, juste et partagé par tous : État, mais aussi collectivités locales et prestations sociales». Les parlementaires de la majorité et de l’opposition étaient invités jeudi au ministère de l’Économie et des Finances pour proposer des pistes d’économies. Une seconde réunion à Bercy est annoncée pour le 9 avril, afin cette fois de chercher avec les associations d’élus locaux des pistes d’économies au sein des collectivités territoriales.


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