le gouvernement prévoit 40 milliards d’euros d’économies en 2025
Passer le déficit public de 6,1 % à 5 % en 2025 : c’est un redressement net des comptes que le gouvernement de Michel Barnier entend opérer avec les projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale transmis pour avis, mardi 1er octobre, au Haut Conseil des finances publiques (HCFiP). Avec, à la clé, 60 milliards à trouver.
Autant dire que les 15 milliards d’économies esquissées dans le premier projet de budget du gouvernement de Gabriel Attal sont largement dépassés. Le nouveau gouvernement entend donc demander 5 milliards d’efforts supplémentaires aux ministères, mais cherchera aussi des économies dans les dépenses sociales et auprès des collectivités locales.
Pour les premières, la revalorisation des retraites sera reportée au 1er juillet ce qui, sur la base d’une inflation prudemment estimée à 1,8 % en 2025, devrait permettre 3 milliards d’économies, tandis que l’augmentation des dépenses de santé devra être ralentie. Pour les secondes, et alors que la Cour des comptes a suggéré mercredi de supprimer 100 000 emplois dans les collectivités, le gouvernement va travailler avec les élus pour lisser leurs dépenses sur plusieurs années et limiter leurs besoins de financement à environ 12 milliards d’euros en 2025.
L’avis du HCFiP sera scruté à Bruxelles
Si l’effort d’économies devrait tourner autour de 40 milliards d’euros, 20 milliards de recettes supplémentaires sont aussi prévues, notamment comme annoncé mardi en se tournant vers « certaines très grandes entreprises et certains ménages très fortunés ». « On est très loin de demander aux entreprises un effort du même ordre que celui fourni par l’État pour les aider pendant le Covid », plaide-t-on à Bercy, qui reconnaît toutefois que les mesures pourraient écorner une croissance prudemment estimée à 1,1 % en 2025, soit en dessous de la plupart des prévisions.
Environ 1,5 milliard de recettes supplémentaires correspondront aussi à des mesures nouvelles en faveur de la transition écologique : amoindrissement de l’avantage en nature pour les véhicules thermiques, augmentation du malus pour les véhicules très polluants, fiscalité des transports particulièrement polluants…
Pour des raisons techniques, le budget qui sera présenté jeudi 10 octobre en conseil des ministres affichera encore un déficit de 5,2 %. Le 0,2 point d’économies supplémentaires sera ajouté par voie d’amendement gouvernemental au projet. Mais c’est bien sur une trajectoire de 5 % en 2025 (et 3 % en 2029) que le HCFiP, dont l’avis sera aussi scruté à Bruxelles, a été saisi.