le ministre de l’Économie opposé à des sanctions dans l’automobile
Antoine Armand considère en effet que des «efforts immenses» ont été réalisés par l’industrie automobile pour s’électrifier.
Le gouvernement français «n’envisage pas» que des constructeurs automobiles soient sanctionnés au niveau européen s’ils ne respectent pas les normes d’émissions de CO2 qui se renforcent en 2025, a déclaré le ministre français de l’Économie Antoine Armand mardi. «Je n’envisage pas que des sanctions soient prononcées alors que des efforts immenses ont été effectués» par l’industrie automobile pour s’électrifier, a souligné le ministre devant les professionnels réunis au Sommet de l’automobile, en marge du Mondial de Paris qui s’est ouvert lundi.
La plupart des constructeurs automobiles européens ont demandé à Bruxelles des mesures d’aide urgentes pour affronter le durcissement en 2025 des normes d’émissions de CO2 qu’ils s’estiment incapables de respecter, en particulier à cause de l’érosion des ventes de voitures électriques. «Nous sommes en train d’explorer toutes les flexibilités (..) en coalition avec nos partenaires européens et avec celles et ceux en Europe qui sont le plus engagés sur cette question (…) pour éviter de pénaliser nos constructeurs dans leurs investissements, justement au moment le plus crucial de leur transition industrielle», a souligné Antoine Armand mardi.
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Répercussions sur l’ensemble des fournisseurs
Selon le ministre, «les sanctions ne peuvent pas faire abstraction du contexte économique de l’emploi et du développement de notre industrie en France et en Europe». «Des amendes de plusieurs milliards d’euros à l’échelle européenne limiteraient d’autant, non pas seulement nos objectifs, mais nos capacités d’investissement dans le verdissement (de l’automobile). Et ces amendes auraient, je crois, des répercussions sur l’ensemble des fournisseurs qui sont déjà partout en France sous forte pression», a poursuivi Antoine Armand.
«Un peu partout en France, un peu partout en Europe, la vie ne peut pas se faire sans voiture, le reconnaître, ce n’est pas de l’idéologie, c’est du constat et du pragmatisme», a souligné par ailleurs le ministre. «Nous allons maintenir nos objectifs, continuer à vous soutenir et persister à protéger», a-t-il lancé aux industriels.