le nombre de détenus bat un nouveau record en France



C’est du jamais vu dans les prisons françaises. Au 1er novembre, plus de 75 000 personnes étaient incarcérées pour seulement environ 61 000 places disponibles. Selon les données publiées jeudi 30 novembre par le ministère de la justice, il y avait au 1er novembre très exactement 75 130 personnes détenues contre 74 342 en octobre et 72 809 il y a un an.

Depuis la fin 2022, la population carcérale augmente de façon quasi constante, pour atteindre des niveaux inédits.

Hausse continue depuis le Covid

La crise sanitaire du Covid-19 avait fait chuter de façon drastique le nombre de détenus français. Mais, très vite, la courbe est repartie à la hausse. En avril, un seuil avait été franchi avec, pour la première fois, plus de 73 000 personnes incarcérées. En juillet, la barre des 74 000 a été à son tour dépassée.

La densité carcérale globale s’établit à 123,2 % contre 120 % il y a un an. Dans les maisons d’arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement, et donc présumés innocents, et ceux condamnés à de courtes peines, le taux d’occupation est de 147,6 %.

Il atteint ou dépasse même les 200 % dans dix établissements.

Au total, 17 064 personnes détenues sont actuellement en surnombre par rapport aux places disponibles dans les prisons françaises, indiquent les statistiques de l’administration pénitentiaire. En raison de cette surpopulation, 2 668 détenus sont contraints de dormir sur un matelas posé à même le sol. Ils étaient 2 225 dans ce cas il y a un an.

Un quart de prévenus, en attente de jugement

Parmi les personnes incarcérées, 19 885 sont des prévenus, incarcérés dans l’attente de leur jugement. Ils représentent 26,5 % du nombre total de détenus.

Au total, 90 817 personnes étaient placées sous écrou au 1er novembre. Parmi elles, on compte 15 687 personnes non détenues faisant l’objet d’un placement sous bracelet électronique ou d’un placement à l’extérieur.

La France est régulièrement épinglée pour sa surpopulation carcérale. La dernière condamnation en date remonte au 6 juillet, émanant de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).

Le gouvernement table sur la construction de 15 000 nouvelles places de prison d’ici à 2027.



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