Le policier renversé près de Lyon par un chauffard alcoolisé et drogué souffre de très nombreuses fractures


Âgé de 34 ans, le suspect va être présenté à un juge d’instruction de Grenoble, ce vendredi, alors qu’il dit n’avoir pu éviter le commandant de police percuté lors d’un contrôle routier, mercredi à Vienne.

Le Figaro Lyon

La Clio avait très violemment percuté le commandant de police avant de prendre la fuite. À son bord, le conducteur de 34 ans avait refusé de se soumettre à un contrôle routier opéré mercredi au niveau du rond-point de la Laïcité, située sur la Nationale 7 à l’entrée sud de la commune de Vienne, à une trentaine de kilomètres au sud de Lyon. Alcoolisé (0,8 Mg/l) et sous l’emprise du cannabis, il avait foncé sur le fonctionnaire de police, dont la tête était venue percuter son capot puis le pare-brise.

«Condamné à de multiples reprises», selon la procureure de la République de Vienne, Audrey Quey, le chauffard conduisait sans permis ni assurance. «Le conducteur, sommé de s’arrêter à l’entrée sud du rond-point, poursuivait sciemment sa route à vive allure pour quitter le rond-point par sa sortie nord, précise le parquet de Vienne. Le véhicule percutait alors violemment un commandant de police, positionné sur la voie de circulation, à proximité du trottoir».

Son fils de 4 ans sur la banquette arrière

Le policier de 53 ans était retombé sur la chaussée une vingtaine de mètres plus loin. Gravement blessé, il souffre de multiples fractures dont un traumatisme crânien ainsi qu’une fracture ouverte de la jambe, et s’est vu prescrire une incapacité totale de travail de 45 jours, indique le parquet de Vienne. Il avait été conduit à l’hôpital de Lyon Sud, où ses jours ne seraient pas en danger.

La Clio avait poursuivi sa route le long des berges de Rhône, avant d’être abandonné par ses occupants. Parmi eux se trouvait le fils du chauffard, âgé de 4 ans. Les policiers ont rapidement pu remonter à la propriétaire du véhicule, la compagne du conducteur et interpeller le suspect ainsi que deux passagers âgés de 17 et 19 ans. Ces derniers ont été placés en garde à vue pour non-assistance à personne en danger. Entendu par la police, le conducteur a reconnu les infractions routières mais assurait ne pas avoir voulu percuter le policier. Il a dit ne pas avoir pu l’éviter.

Le chauffard encourt la perpétuité

L’enquête, ouverte à Vienne pour «tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique, refus d’obtempérer aggravé par la mise en danger de la vie d’autrui» ainsi que pour conduite sous l’emprise de l’alcool et de stupéfiants, a été confié ce vendredi au pôle criminel du parquet de Grenoble. Le conducteur doit être présenté dans l’après-midi à un juge d’instruction. Les deux passagers ont été remis en liberté dans l’attente d’une éventuelle convocation. Le conducteur encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour les faits reprochés.

À l’instar du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, le préfet de l’Isère, Laurent Prévost, a fait part de son soutien au policier. Mercredi, il rappelait que «47 agents de la police nationale, dont le commandant blessé ce jour, et 35 gendarmes ont été blessés dans l’exercice de leur fonction» depuis le début de l’année.



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