« Le Rassemblement national reste un parti politique à part »


La secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, Marine Tondelier, à Matignon, à Paris, le 18 septembre 2023.

La numéro un d’Europe Ecologie-Les Verts, Marine Tondelier, regrette que le gouvernement ait choisi de jouer sur le terrain de la droite et de l’extrême droite. Elle fustige par ailleurs la vision de « l’écologie à la française » présentée par le chef de l’Etat.

Cyrielle Chatelain, présidente des députés écologistes, a proposé de revenir sur les vice-présidences confiées au Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale, en vain, et sans le soutien de vos partenaires de la Nouvelle Union populaire écologiste et sociale (Nupes). Faut-il continuer de refuser des places au RN ?

Les écologistes n’ont jamais eu aucune difficulté à respecter la présence du RN dans les institutions. Mais leur donner plus de places que ce que les règles imposent est incompréhensible et dangereux : c’est contribuer à la banalisation d’une idéologie xénophobe. Quant au fait que nous soyons les seuls à avoir porté la question, il y a des partis politiques qui préfèrent peut-être ne pas faire de vagues… Notre histoire parle pour nous : nous n’avons jamais été sensibles aux chantages aux postes, et même quand il a fallu sortir de gouvernements, nous l’avons fait.

Outre le RN, le concept d’« arc républicain » porté par le gouvernement exclut les « insoumis », et parfois les Verts, discrédités comme « écoterroristes ». N’est-il pas devenu compliqué politiquement de batailler pour l’exclusion du RN depuis la gauche ?

Regardez quels gouvernements dans le monde qualifient les écologistes de terroristes, et vous constaterez que ça pose un problème démocratique. Le gouvernement choisit son opposition. On ne peut pas faire une symétrie axiale, avec d’un côté la Nupes, de l’autre le RN.

Le Rassemblement national reste un parti politique à part, qui reprend le nom d’un parti fasciste créé sous l’occupation allemande [le Rassemblement national populaire de Marcel Déat], qui sert de courroie de transmission au pouvoir russe et, qui, dans ce quinquennat, n’a de cesse de déposer des amendements qui nuisent aux classes populaires, dans une logique d’exclusion, non seulement des personnes étrangères, mais aussi de celles en situation de précarité.

Défendre la préférence nationale n’est pas anodin. Le Conseil d’Etat vient d’ailleurs de confirmer, dans une décision du 21 septembre, que le RN est bien classé à l’extrême droite, n’en déplaise à ses dirigeants qui le contestaient.

Marine Le Pen estime que cette idée de préférence nationale est désormais partagée, y compris par Emmanuel Macron, qui a déclaré, dimanche, que, dans les métiers en tension, il fallait « faire en sorte que ce soit d’abord nos compatriotes » qui y travaillent…

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