Le recyclage de pneus sur le point de décoller


En Europe, le volume de pneus en fin de vie mis au rebut chaque année a augmenté de manière constante pour atteindre 3,5 millions de tonnes par an. Damien Doumergue / PANORAMIC

Michelin, son partenaire suédois Enviro, et Antin Infrastructure Partners s’allient. Ils visent le recyclage d’un million de tonnes de pneus usagés par an en Europe.

Le recyclage des pneumatiques, encore balbutiant, est-il enfin sur le point d’être industrialisé ? En Europe, le volume de pneus en fin de vie mis au rebut chaque année a augmenté de manière constante pour atteindre 3,5 millions de tonnes par an. Le spécialiste suédois du recyclage Enviro Systems, dont Michelin est devenu actionnaire minoritaire il y a trois ans, et la société de capital-investissement Antin Infrastructure Partners, tous deux associés à Michelin, créent une entreprise conjointe destinée à donner naissance au premier groupe de recyclage de pneus à l’échelle industrielle au monde.

L’ambition est de taille. La coentreprise prévoit d’installer plusieurs usines de recyclage de pneumatiques à travers l’Europe, avec une capacité totale de recyclage allant jusqu’à un million de tonnes de pneus en fin de vie par an d’ici à 2030, soit un tiers de la quantité annuelle de pneus usagés en Europe. La première usine, située à Uddevalla en Suède, devrait être entièrement opérationnelle d’ici 2025, annoncent les entreprises.

Première usine en Suède

En remplaçant le noir de carbone vierge, issus du pétrole et dont la production est énergivore, par celui recyclé par Enviro, il sera possible de réduire de plus de 90 % les émissions liées à l’utilisation de noir de carbone conventionnel, soulignent les entreprises. Rapporté au volume cible d’un million de tonnes de pneus en fin de vie, cela représenterait une réduction des émissions de dioxyde de carbone (CO2) estimée à 670 000 tonnes.

L’objectif est de produire du noir de carbone régénéré, ainsi que des huiles pouvant être réutilisées dans la fabrication de pneus et dans l’industrie pétrochimique. Michelin s’approvisionnera auprès de ces usines.

Antin sera l’actionnaire majoritaire de la coentreprise et Enviro en possédera 30%. Michelin n’a pas dévoilé quelle était sa participation. Le numéro un mondial du pneu devrait monter au capital au fur et à mesure que les usines seront construites.

En 2021, Michelin et Enviro avaient annoncé la construction prochaine d’une usine au Chili. Ce projet a visiblement pris du retard.



data-script=”https://static.lefigaro.fr/widget-video/short-ttl/video/index.js”
>



Lien des sources