Le Serval, dernier-né des blindés nouvelle génération de l’armée française, entre en service


Des parachutistes français du 3e RIPMa se préparent pour un exercice avec un VBMR-L français Serval sur la base militaire de Caylus (Tarn-et-Garonne), le 23 mai 2023.

Sur le vaste plateau vallonné du camp militaire de Caylus (Tarn-et-Garonne), les hommes du 3e régiment de parachutistes d’infanterie de marine posent fièrement, le mardi 23 mai, à côté d’un nouveau venu dans leurs rangs : le Serval, un 4 × 4 blindé de dix-sept tonnes, conçu pour les unités d’infanterie parachutiste et de montagne. Le « 3 » est le premier régiment à être doté de ce dernier-né des blindés de nouvelle génération.

Après l’arrivée du Griffon à partir de 2019 et du Jaguar à partir de 2021 pour remplacer les vieux AMX-10RC, dont quelques unités sont destinées à l’Ukraine, l’entrée en service du Serval scelle la fin d’une époque pour l’armée de terre. Elle acte la fin programmée du VAB (véhicule de l’avant blindé), cet engin de transport de troupes datant de plus de quarante ans, jusqu’ici le plus répandu au sein de l’armée de terre.

« On passe d’un véhicule à un véritable outil de combat », explique le colonel Benoît Cussac, chef de corps du 3e RPIMa, à propos des vingt nouveaux Serval, dont il a récupéré les clefs en février. Basé à Carcassone, son régiment espère en recevoir neuf autres d’ici à la fin de l’année. Un nombre limité, mais qui redonne un peu de masse à son parc de véhicules, affaibli par des années de réductions budgétaires.

Les premiers d’une longue série

Ces exemplaires de Serval doivent être les premiers d’une longue série. La loi de programmation militaire (LPM), débattue actuellement à l’Assemblée nationale, prévoit d’en livrer un millier à l’armée de terre d’ici à 2030. Ce blindé est le seul à avoir échappé, à ce stade, aux coupes budgétaires imposées par l’exécutif, malgré les 413 milliards d’euros alloués à l’armée par la LPM.

A Caylus, les jeunes bérets rouges du 3e RPIMa se sentent privilégiés. Alors que sur le VAB, doté d’un moteur très bruyant, « il fallait toujours hurler pour s’entendre et donner les directions, avec le Serval, tout le monde participe à la mission », détaille un officier. La visibilité à travers le pare-brise est bien meilleure pour les passagers à l’arrière ; la maniabilité, nettement supérieure. « Ça se conduit comme une voiture », résume le capitaine Jeanson, référent Serval au sein du régiment. Le chauffage et la climatisation sont également disponibles.

Plus besoin non plus d’exposer un soldat à l’extérieur pour viser l’ennemi. Tous les systèmes de surveillance et d’armement peuvent être pilotés de l’intérieur du véhicule. « Bien positionné, un Serval peut remplacer un groupe de combat la nuit », reprend le colonel Cussac. D’autant qu’il est équipé des premières briques de Scorpion, ce système informatique sur lequel investit beaucoup l’armée de terre afin d’avancer vers le combat « collaboratif ». A ce stade, Scorpion permet notamment de géolocaliser les unités amies, chose impossible sur VAB.

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