Le vrai du faux. Marine Le Pen n’a-t-elle jamais dit que le nucléaire était dangereux ?



Selon le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, Marine Le Pen n’a jamais dit, lors de la campagne pour la présidentielle de 2017, que le nucléaire est une énergie dangereuse.

En pleine flambée des prix de l’énergie, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, était interrogé dimanche 22 janvier sur Europe 1 sur les revirements de son parti sur le nucléaire. Pourtant, selon le député européen, le RN n’a jamais changé radicalement d’avis sur cette énergie. “En 2017, nous avons dit : ‘Le nucléaire est dangereux’ ? C’est faux !, affirme-t-il. Je vois où vous voulez m’amener et je vais donc prendre les devants. En 2012, après la catastrophe de Fukushima, Marine Le Pen avait dit : ‘Le nucléaire d’accord, mais il ne faut pas s’interdire de réfléchir à d’autres énergies complémentaires’.”

Cette affirmation est fausse. franceinfo a même retrouvé un extrait d’émission de télévision de Marine Le Pen, le 9 février 2017 dans “L’Émission politique” sur France 2. Celle qui était alors candidate pour la deuxième fois à l’élection présidentielle déclarait notamment : “Je dis : le nucléaire est dangereux. C’est un fait : le nucléaire est dangereux.” 

Une position qui a plusieurs fois évolué sur le nucléaire

Le Rassemblement national n’était pas opposé au nucléaire il y a six ans, mais il avait alors une position plutôt ambiguë sur la question. Si Marine Le Pen est interrogée à ce sujet dans “L’Émission politique”, c’est qu’elle a publié une vidéo un mois auparavant, début janvier 2017, dans lequel elle défend l’atome. Dans cette vidéo, elle affirme que c’est “une des sources d’énergies électriques les moins polluantes et les plus sûres.”

Pourtant, sur le plateau de “L’Émission politique” un mois plus tard, Marine Le Pen soutient qu’en l’état actuel des connaissances, le nucléaire est dangereux et qu’elle souhaite en sortir à terme. Mais elle nuance ensuite en disant que pour le moment, cela n’est pas possible car les énergies renouvelables ne peuvent pas remplacer le nucléaire.

En 2011, Marine Le Pen tenait une position plus tranchée lors de sa première campagne présidentielle. Trois mois après la catastrophe de Fukushima, au Japon, la présidente du Front national déclarait sur France Inter que la sortie du nucléaire était “un objectif qu’il faut avoir à l’esprit parce que c’est une énergie extrêmement dangereuse.”

On est bien loin de ce que la candidate du RN proposait le 15 novembre 2021 sur franceinfo : la construction de six nouveaux réacteurs EPR et la réouverture de la centrale de Fessenheim.





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