les agriculteurs veulent bloquer les accès de la ville
Des agriculteurs manifestent depuis ce mardi matin à Digne-les-Bains et dénoncent “la politique agricole actuelle du gouvernement”. Les manifestants n’ont pas obtenu les réponses qu’ils attendaient lors d’un échange en préfecture. Ils souhaitent désormais bloquer les accès à la ville.
“Je crois que les agriculteurs ne croient plus en l’État”. Le constat de Laurent Depieds est sans appel. Le président de la Fédération régionale des syndicats d’exploitants agricoles Paca (FRSEA) a dressé un portait bien noir ce mardi en début d’après-midi après avoir été reçu avec une délégation en préfecture.
Depuis ce mardi matin, une centaine d’agriculteurs manifeste devant la préfecture et le conseil départemental.
Du fumier a été répandu et brûlé dans le centre historique de Digne-les-Bains. Les bureaux du Trésor public ont aussi été bloqués.
“Nous sommes exaspérés”
Un seul mot d’ordre pour les manifestants : écouter le ras-le-bol agricole. “Le rendez-vous ne s’est pas bien passé. On ne nous a pas écouté” indique Laurent Depieds qui a évoqué plusieurs sujets en préfecture.
“Tout ce qui est redevance eau, RPD, que la dette d’électricité soit annulée pour les irriguant, que la PAC (Politique Agricole Commune) soit payée le plus rapidement possible. C’est pas normal d’avoir des gens qui font des prêts-relais en attendant d’être payés. Et ils sont contrôlés pendant ce temps-là. C’est pas possible. Parfois, c’est un mois ou un mois et demi de retard pour que la PAC soit payée”.
Les agriculteurs ont donc décidé de durcir le ton. “On va benner le fumier sur les ponts et apprécier au dernier moment. Nous sommes exaspérés. Ce matin, nous étions exemplaires et nous ne sommes pas respectés. On s’aperçoit que quand tu casses, tu es plus écouté que quand tu es honnête” conclut le bas-alpin.
Une chose est certaine, l’accès et la sortie de Digne-les-Bains risquent d’être bien compliqués en fin de journée.
Avant ces actions, les agriculteurs avaient déjà retourné les panneaux des communes. Une action symbolique pour dénoncer “la politique agricole actuelle du gouvernement”.
Les agriculteurs pointent plusieurs problèmes: “des coûts de production en hausses et plus élevés que chez nos voisins”, “des différences de réglementation entre la France et l’Europe avec des produits importés qui ne respectent pas les normes imposées aux agriculteurs français”, “des démarches administratives, des charges et des contrôles toujours plus lourds” ou encore “une pression de prédation en hausse”.
