les dirigeants des groupes LR au Parlement boycottent la réunion à Bercy consacrée aux économies


Bruno Le Maire réunit jeudi après-midi à Bercy les groupes parlementaires de l’Assemblée et du Sénat pour parler économies. Mais les dirigeants LR brilleront par leur absence.


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Olivier Marleix président du groupe LR à l'Assemblée nationale (à gauche) et Bruno Retailleau (à droite), son homologue au Sénat, à Matignon, le 13 octobre 2022. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS)

Tous les présidents des groupes parlementaires à l’Assemblée et au Sénat sont invités à une réunion jeudi 28 mars dans l’après-midi à Bercy pour faire la chasse aux économies. Mais les LR Olivier Marleix et Bruno Retailleau pratiqueront la politique de la chaise vide. Ils n’envoient personne pour les représenter, alors que l’insoumise Mathilde Panot y va, et que Marine Le Pen ou le socialiste Boris Vallaud envoient des lieutenants. Du côté d’Olivier Marleix, la ligne c’est : “on ne va pas tomber dans le piège d’aller chercher des économies, et donc des mauvaises nouvelles, à la place du gouvernement !”

La droite reste pourtant attachée au rétablissement des finances publiques mais les LR estiment que Bruno Le Maire les prend “pour des imbéciles” dixit une députée car “il a notre contre-budget depuis des mois avec 25 milliards d’économies”. “Il sait ce qu’on propose, appuie-t-on côté Sénat, donc on ne va pas aller l’écouter répéter qu’il faut sortir de l’addiction à la dépense publique”. À droite, en ce moment, l’heure est plutôt à menacer de faire chuter le gouvernement avec une motion de censure qu’à coconstruire. Un cadre LR rebaptise avec ironie Bruno Le Maire “le grand économiste”... et Emmanuel Macron, le “Garcimore de la finance, avec des tours de magie qui ratent tout le temps”.

Bercy liste les dépenses proposées par LR

À Bercy on n’en revient pas de cette absence des chefs LR. D’après un proche de Bruno Le Maire, “boycotter une réunion sur des économies quand tu t’appelles LR c’est chaud, ça montre qu’ils n’ont rien de sérieux à présenter”. Le ministre de l’Économie, lui, ne manque pas une occasion de pilonner son ancienne famille, rappelant que sur la réforme des retraites le gouvernement n’a pas pu compter sur la droite. Histoire d’enfoncer le clou, Bercy a compilé toutes les dépenses proposées par LR à l’automne dernier, au moment du budget. Montant de la facture : 124 milliards, entre ristourne sur le carburant et autre baisse de la TVA sur la rénovation des logements.

Il y aura quand même un LR, bien seul, dans la salle. Fonction oblige, le rapporteur général de la commission des finances au Sénat, Jean-François Husson sera là. Il revient comme invité cette fois, après avoir effectué un contrôle surprise à Bercy jeudi dernier. C’était pour voir quand le ministère avait été alerté du dérapage du déficit. Bruno Le Maire lui a déjà rendu la monnaie de sa pièce mercredi en disant au Sénat que cet élu avait demandé à la sortie du Covid, comme beaucoup d’autres, de prolonger les aides… “C’est Le Maire le grand chef depuis sept ans, réplique LR, est-ce que ça l’autorise à nous rendre responsables ?” Bref, c’est coups pour coups entre la droite et le ministre.





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