les entreprises ont bien résisté, mais l’inflation a affecté les ménages


La fonderie Aluminium Sabart, à Tarascon-sur-Ariège (Ariège), ici en septembre 2022, a dû faire face à la hausse du coût de l’énergie.

Entamée dans l’optimisme, dans le sillage d’une reprise économique post-Covid-19 (croissance de 6,8 % en 2021), l’année 2022 s’achève pour l’économie française sur une note bien plus mitigée. Le produit intérieur brut (PIB) affiche une toute petite progression de 0,1 % au quatrième trimestre, selon les indicateurs publiés, mardi 31 janvier, par l’Insee, ce qui porte à 2,6 % la croissance française sur l’ensemble de l’année – en léger retrait par rapport aux anticipations de Bercy, qui tablait sur 2,7 %.

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Néanmoins, compte tenu des chocs qui se sont succédé toute l’année – vague Omicron, invasion russe en Ukraine, crise énergétique et, surtout, montée de l’inflation –, les chiffres publiés attestent des « capacités de résistance exceptionnelles » de l’économie française, s’est félicité le ministre Bruno Le Maire.

A y regarder de plus près, le bilan est peut-être un peu moins flamboyant. « Ce chiffre de 2,6 % est une bonne nouvelle, car on pouvait craindre un repli, mais la dynamique de l’année est faible », souligne Nicolas Carnot, directeur des études et synthèses économiques à l’Insee. En fait, l’économie française a démarré l’année en fanfare, avec un acquis de croissance de 2,3 %, engrangé dans les derniers mois de 2021. La progression de l’activité réelle, en 2022, est ténue. Surtout, l’affichage d’une croissance de 2,6 % masque une forte disparité entre la situation des entreprises, encore bien portantes malgré les crises, et celle des ménages, malmenés par l’inflation.

« Les entreprises ont pu continuer à produire plus que prévu »

« La consommation des ménages est une fois encore le point faible », observe Maxime Darmet, économiste chez Allianz Trade. En dépit des fêtes de fin d’année, propices aux emplettes, la consommation a baissé de 0,9 % au quatrième trimestre. Sur l’ensemble de l’année, elle n’a progressé que de 2,7 %, moitié moins qu’en 2021. Avec des achats en diminution de 4,6 %, les ménages se sont particulièrement restreints sur les courses dans l’alimentaire – où l’inflation atteint les 12 % – et sur les biens manufacturés.

Et ils ont suivi, de gré ou de force, les exhortations à la sobriété énergétique. La consommation d’énergie a baissé de 5,5 % au quatrième trimestre et de 4 % sur l’ensemble de 2022. Ce qui, en contrepartie, tend à améliorer un peu le commerce extérieur, puisque cela contribue à une diminution des importations.

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« Si les indicateurs liés aux ménages sont plutôt en négatif, ceux liés aux entreprises surprennent à la hausse, poursuit Stéphane Colliac, économiste chez BNP Paribas. La production industrielle s’est mieux maintenue que ce que l’on redoutait, en tout cas loin du chiffre de 10 % de chute annoncée au début de l’hiver. Les entreprises ont pu continuer à produire davantage que prévu. »

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