les huit dernières années sont les plus chaudes jamais enregistrées


Lors d’un feu de fôret à Leiria (Portugal), le 13 juillet 2022.

L’humanité, qui ne cesse de détraquer le système climatique, subit plus que jamais en retour les foudres du réchauffement. En 2022, les vagues de chaleur extrême, sécheresses historiques, inondations dévastatrices et incendies ravageurs se sont abattus sans relâche sur la planète, affectant des millions de personnes et entraînant des milliards de dollars de pertes économiques. Preuve que le dérèglement climatique n’offre pas de répit, les huit dernières années sont les plus chaudes jamais enregistrées, annonce l’Organisation météorologique mondiale (OMM), jeudi 12 janvier, confirmant ses prévisions de novembre 2022.

La température moyenne du globe en 2022 a été 1,15 °C supérieure aux niveaux préindustriels (1850-1900). C’est la huitième année consécutive que cette barre de 1 °C est dépassée. Depuis les années 1980, chaque décennie est plus chaude que la précédente.

L’année 2022 se classe « seulement » comme la cinquième ou sixième année la plus chaude enregistrée. L’OMM n’a pas pu fixer le classement précis car les légères différences entre les jeux de données dont elle fait la synthèse (NASA, du Met Office britannique ou du service européen Copernicus pour le changement climatique) se situent dans la marge d’erreur du calcul de la température mondiale.

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La flambée des températures a été légèrement atténuée par un épisode La Niña – une anomalie thermique des eaux de surface du Pacifique équatorial qui diminue la température mondiale. Ce phénomène s’est poursuivi sur trois années consécutives, ce qui est rare. « Mais ce refroidissement sera de courte durée et n’inversera pas la tendance au réchauffement à long terme causée par les niveaux record de gaz à effet de serre qui piègent la chaleur dans notre atmosphère », rappelle l’OMM.

Surchauffe océanique

Sous l’effet des activités humaines, et en particulier de la combustion d’énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz), les émissions ont poursuivi leur hausse en 2022, de sorte que les concentrations de CO2 ou de méthane ont atteint de nouveaux records. Il s’agit des niveaux les plus élevés depuis plus de 2 millions d’années pour le premier gaz à effet de serre et plus de 800 000 ans pour le second.

En Europe, le continent où le réchauffement est le plus rapide, 2022 s’établit comme la deuxième année la plus chaude (derrière 2020), avec un été record, selon le bilan annuel de Copernicus publié mardi 10 janvier. Il s’agit même de l’année la plus chaude jamais enregistrée en France, où la crise climatique s’est manifestée très fortement, ainsi que dans plusieurs pays de l’ouest de l’Europe – Royaume-Uni, Espagne, Portugal, Italie, etc. Ces températures très élevées, conjuguées à une grave sécheresse, ont déclenché de nombreux incendies, entraînant un regain d’émissions dues aux feux de forêt dans ces pays.

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