Les socialistes européens se rangent derrière le très discret Nicolas Schmit


Nicolas Schmit, candidat commun désigné par le Parti socialiste européen lors de son congrès électoral, en prévision des prochaines élections européennes, le 2 mars 2024 à Rome.

Lutter contre l’extrême droite, poursuivre et parachever le Pacte vert en élargissant sa dimension sociale, et renforcer industriellement l’Europe, grâce à un vaste plan de financement européen : telles sont les priorités des socialistes européens pour les élections européennes qui se tiendront du 6 au 9 juin. Pour incarner ce programme, dont nombre de mesures manquent encore de précision, les socialistes ont désigné Nicolas Schmit, le 18 janvier, à Rome. Si les socialistes devaient remporter le scrutin, il serait leur candidat pour la présidence de la Commission européenne.

Totalement inconnu du grand public, le discret Luxembourgeois, 70 ans, s’est fait un nom à Bruxelles depuis 2019 en tant que commissaire chargé de l’emploi et des droits sociaux, avec quelques succès à son actif dont, dernièrement, la directive sur les travailleurs de plates-formes, qui doit permettre de requalifier certains indépendants en CDI. Le texte vient tout juste d’être adopté.

Il reste bien moins exposé en Europe que son collègue libéral Thierry Breton ou que l’actuelle présidente de la Commission, candidate à sa succession sous l’étiquette du Parti populaire européen (PPE), Ursula von der Leyen. « Mais avant sa nomination, qui la connaissait ? », demande-t-il dans un entretien au Monde. La campagne pour les élections européennes ne fait que commencer et les Européens apprendront à me connaître. » Et puis, fait-on remarquer dans son entourage, ce scrutin étant organisé dans chaque pays, ce sont davantage les têtes de listes nationales qui comptent, à l’image de Raphaël Glucksmann, qui mène la liste socialiste et Place publique en France, beaucoup plus médiatisé.

Poussée attendue de l’extrême droite

Si le Luxembourgeois multiplie les meetings pour gagner en notoriété à travers l’Europe, la tâche reste compliquée pour un Parti socialiste européen qui fait du surplace ces derniers mois dans les sondages, en seconde position derrière le PPE. Selon Europe Elects, une ONG qui compile les sondages européens, le groupe de M. Schmit peut espérer environ 140 sièges, soit une quinzaine de moins qu’en 2019.

Si les intentions de vote pour la liste PS en France ont progressé, autour de 11 %, soit près de deux fois plus qu’en 2019, le SPD d’Olaf Scholz, qui fournit traditionnellement un grand nombre d’eurodéputés socialistes, est en difficulté, tandis qu’en Italie, au Portugal, aux Pays-Bas, les socialistes peinent. Le PSOE de l’Espagnol Pedro Sanchez devrait donc toujours constituer le premier contingent d’élus socialistes à Strasbourg. « Les sondages sont les sondages, les élections sont les élections, balaie M. Schmit. On verra le 9 juin au soir. Pour rattraper le parti donné aujourd’hui gagnant, il faut gagner un siège ou deux par pays. C’est faisable. »

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