L’Etat ukrainien en quête de générateurs et de transformateurs pour poursuivre sa guerre



Les représentants européens apportent à l’Ukraine un soutien sans réserve au cours de la « World Policy Conference », organisée du 9 au 11 décembre aux Émirats arabes unis. Kiev est assuré d’un surcroît de concours.

Le chef de la diplomatie ukrainienne n’a pas fait le déplacement à Abou Dabi (Émirats arabes unis), mais la 15e édition de la World Policy Conference qui s’y tient du 9 au 11 décembre, lui a consacré samedi après-midi une session plénière en visioconférence de son domicile.

Dmytro Kuleba, habillé d’un épais pull gris à son bureau, entend ne laisser filtrer aucun doute auprès de son auditoire : « La Russie est en train de perdre quand l’Ukraine est en train de gagner. » Et il balaie toute perspective d’une rigueur hivernale qui puisse affecter les troupes ukrainiennes : « Hiver, printemps, été, nous continuerons à nous battre (…). Nous n’en avons rien à faire du temps et rien n’arrêtera nos courageux soldats. »

Pièces de rechange

De la réunion de « solidarité » à court terme pour son pays qui va se dérouler mardi à Paris, il n’exprime qu’une attente centrale de la part de Kiev, la « coordination des efforts » dans la fourniture de transformateurs, générateurs et pièces de rechange, indispensables pour surmonter la destruction ou l’endommagement « de plus de la moitié » de l’infrastructure électrique du pays, du fait de l’intensité des bombardements russes.

Une source diplomatique française va dans ce sens, en expliquant que l’intention est de se focaliser sur une période allant de la mi-décembre à la mi-mars, avec une « thématique très précise » qui est de permettre à l’Ukraine de maintenir le fonctionnement de ses infrastructures critiques.

Un conseiller de l’exécutif européen présent à l’événement d’Abou Dabi affirme, à cet égard, que « le niveau de consensus en Europe est extraordinairement élevé ». Il insiste sur l’engagement financier de l’Union européenne, aussi bien à des fins économiques que militaires, qui s’avèrerait « supérieur » à celui des États-Unis et pourtant « gravement sous-estimé ». Quelques heures plus tard, le Conseil des ministres de l’UE a annoncé être parvenu à un nouvel accord d’aide tout au long de 2023 à hauteur de 18 milliards d’euros, avec des prêts assortis d’une période de grâce de 10 ans.

« Enlisement »

La formulation d’un horizon lointain ne se se révèle pas que d’ordre technique. À une table-ronde censée se pencher sur l’avenir de la sécurité européenne après cette guerre, un ancien ministre français des Affaires étrangères, Hubert Védrine, a prévenu que le plus probable reste surtout « l’enlisement ».

À écouter ici différentes interventions de représentants européens, ce n’est plus au sein des 27 qu’une quelconque volonté de discuter avec la Russie est à rechercher. Le président de la commission des Affaires étrangères du Sénat polonais, Bodgan Klich, a ainsi accusé Moscou de mener une « extermination » du peuple ukrainien, une politique de « génocide ». Et lorsque dans la salle, un intervenant le prie de bien vouloir renoncer à cette qualification, cet ancien ministre de la Défense s’y est refusé, bien décidé à avoir le dernier mot.

Benaouda Abdeddaïm Editorialiste international



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