l’évadé et ses complices condamnés à de la prison ferme


En janvier 2021, plusieurs individus étaient venus libérer un homme qui venait d’être arrêté par les policiers et qui était soigné à l’hôpital. Leur procès se tenait lundi.

Le Figaro Nantes

De la prison ferme, une interdiction de remettre les pieds au CHU de Nantes (Loire-Atlantique) et une indemnisation pour les victimes et l’établissement. C’est le jugement prononcé lundi par le tribunal correctionnel de Nantes, lors du procès relatif à une intrusion violente au sein du centre hospitalier universitaire de l’Hôtel-Dieu il y a deux ans.

Dans la nuit du 21 au 22 janvier 2021, un jeune homme de 23 ans avait été interpellé après une course-poursuite nocturne à Nantes. Il avait ensuite été conduit à l’hôpital par les pompiers, sous escorte policière, se plaignant de maux de ventre.

Aux alentours d’1 heure du matin, des individus s’étaient introduits dans le box de traumatologie du CHU où se trouvait le gardé à vue. Après avoir pris à partie des membres du personnel et des personnes qui surveillaient le blessé, ils l’avaient libéré. Dehors, une quinzaine de personnes avaient protégé la fuite de cet homme, qui faisait l’objet de plusieurs fiches de recherche.

Huit plaintes des fonctionnaires de police mais aussi du personnel hospitalier avaient été déposées pour violences. L’un des complices avait été arrêté dans la foulée, un autre le lendemain, et le fugitif quelques jours plus tard.

«C’est le hasard»

Devant le tribunal, l’évadé, aujourd’hui âgé de 25 ans, a affirmé avoir été étonné de voir des individus lui venir en aide. «J’étais en garde à vue. Je ne suis pas Pablo Escobar mais une personne lambda. J’ignore qui est venu me chercher et comment cela a été organisé. C’est le hasard», a-t-il indiqué, comme le relate Ouest-France . Il a écopé de quatre années de prison, dont une avec sursis.

Son demi-frère, âgé de 20 ans, poursuivi pour aide à l’évasion et destruction de biens, a été condamné à 18 mois ferme dont sept avec sursis. Une peine couverte par sa détention provisoire, précise le quotidien régional. Le dernier, de 23 ans, est reparti avec 30 mois de prison dont douze avec sursis.

Les trois hommes n’ont par ailleurs plus le droit de se présenter à l’hôpital. Ils devront aussi indemniser le CHU à hauteur de 4895,05 euros en réparation du préjudice matériel. Des portes avaient notamment été endommagées. Quant aux victimes (policiers et agents de sûreté), elles recevront chacune de 750 à 1250 euros par personne, en réparation du préjudice moral.

«Le jugement est satisfaisant tant il a tenu compte du préjudice spécifique subi par chacun et s’est montré à la hauteur de la gravité des actes pour lesquels les prévenus ont été condamnés», a réagi auprès du Figaro Maître de Saint-Seine, avocat du CHU et de ses agents de sûreté.



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