l’humanitaire belge a été échangé contre un Iranien condamné pour terrorisme


Photographie non datée et non localisée d’Olivier Vandecasteele, fournie par le gouvernement belge.

Le travailleur humanitaire belge Olivier Vandecasteele, 42 ans, arrêté en Iran le 24 février 2022 et condamné à 40 ans de détention pour « espionnage », a été libéré jeudi 26 mai et devait arriver à Bruxelles dans la soirée de vendredi. Il a été échangé dans la matinée, au sultanat d’Oman, contre Assadolah Assadi, 51 ans, un « diplomate » iranien en poste à Vienne, qui fut l’organisateur d’un projet d’attentat contre l’opposition iranienne, à Villepinte (Seine-Saint-Denis), en juin 2018.

Les autorités iraniennes ont multiplié les pressions pour obtenir le retour de leur ressortissant, qui était en réalité un membre éminent des services de sécurité et expert en explosifs. Arrêté en Allemagne, livré à la Belgique où se trouvaient trois de ses complices, il a été condamné à vingt années de détention, en février 2021, par le tribunal d’Anvers.

Jeudi soir, il a été acheminé par la Belgique vers Mascate, la capitale d’Oman, tandis qu’Olivier Vandecasteele quittait l’Iran. Le travailleur humanitaire a pu embarquer à midi dans un avion militaire belge après avoir été examiné par des médecins et subi des tests. Une photo diffusée par le premier ministre, Alexander De Croo, l’a montré très amaigri mais apparemment en relativement bonne santé. Sa famille avait alerté à diverses reprises sur les conditions extrêmement sévères de sa détention, qui risquaient de mettre sa vie en péril. Une grande campagne de mobilisation avait alors été lancée dans toute la Belgique.

Traité de transfèrement

Le régime très sévère imposé au Belge n’avait toutefois été allégé qu’il y a quelques semaines, quand l’hypothèse d’un échange avec Assadolah Assadi a été confirmée. Après des hésitations, la Cour constitutionnelle belge avait rejeté, début mars, le recours en annulation introduit par des opposants iraniens contre une loi belge de 2022 autorisant le transfèrement de prisonniers vers l’Iran. Dans un premier temps, la Cour avait suspendu ce texte, au motif qu’Assadi éviterait vraisemblablement l’exécution de sa peine en étant libéré dès son arrivée dans son pays. Le traité de transfèrement est finalement entré en vigueur le 18 avril.

Dans un message diffusé vendredi, M. De Croo n’a pas évoqué les conditions de l’échange conclu avec Téhéran. Il a affirmé que son pays avait travaillé « depuis quatre cent cinquante-cinq jours » – à savoir depuis le début de la détention du travailleur humanitaire – pour obtenir la libération d’Olivier Vandecasteele. « Une chose a toujours été primordiale pour moi : ne jamais abandonner aucun compatriote innocent. C’est ma responsabilité de ne laisser personne derrière nous », a déclaré le chef du gouvernement.

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