l’intersyndicale espère une mobilisation massive le 1er-Mai, des perturbations prévues dans le transport aérien


Des manifestants protestent contre la réforme des retraites devant l’Hôtel de Ville de Paris, jeudi 20 avril 2023.

Après douze journées de mobilisation contre la réforme des retraites, qui repousse l’âge légal de départ de 62 ans à 64 ans, l’intersyndicale, toujours unie, prévoit pour le 1er-Mai une journée « historique » et « un raz de marée » dans la rue, réclamant « l’abrogation » du texte.

Depuis la dernière journée de mobilisation, le Conseil constitutionnel a validé le 14 avril l’essentiel de la réforme, promulguée dans la foulée. Dans la rue, la colère est restée vive : outre deux journées en forme de « tour de chauffe » les 20 et 28 avril, avec des actions axées sur les transports ou sur les accidents de travail, à l’initiative notamment de la CGT, des concerts de casseroles perturbent les déplacements de l’exécutif, chef de l’Etat inclus.

Les syndicats tournent désormais leurs regards vers deux nouvelles dates après la journée de demain : le 3 mai, lorsque le Conseil se prononcera sur une deuxième demande de référendum d’initiative partagée, et le 8 juin, lorsqu’une proposition de loi du groupe des députés Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT) abrogeant la réforme sera au menu de l’Assemblée nationale.

La première ministre, Elisabeth Borne, doit par ailleurs envoyer des invitations aux syndicats « la semaine prochaine », selon Matignon. Un test pour leur unité ? « Si on a une invitation, on ira discuter », et ce « dans le format qu’elle décidera », a déclaré M. Berger dimanche. « On décidera après-demain en intersyndicale, la décision sera prise collectivement », a tempéré Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, qui maintient l’objectif de retrait de la réforme des retraites.

12 000 policiers et gendarmes mobilisés

Quelque trois cents rassemblements sont annoncés dans le pays. Dans la capitale, le cortège s’élancera à 14 heures de la place de la République vers la Nation. Les autorités tablent sur 500 000 à 650 000 personnes sur tout le territoire, dont 80 000 à 100 000 à Paris. Dans la capitale, entre 1 500 et 3 000 « gilets jaunes » et 1 000 à 2 000 individus dits « à risque » sont attendus par les autorités, selon une source policière à l’Agence France-Presse. Environ 12 000 policiers et gendarmes seront mobilisés, dont 5 000 à Paris.

Des perturbations sont prévues dans les transports, notamment pour le secteur aérien. Le trafic s’annonce très perturbé avec entre 25 et 33 % des vols annulés dans les plus grands aéroports du pays. « Des annulations et des retards sont à prévoir », a annoncé la direction générale de l’aviation civile, en citant notamment les aéroports de Paris-Orly, Marseille-Provence, Lyon ou Bordeaux.

Côté SNCF, l’intersyndicale a appelé l’ensemble des salariés à la grève pour la journée de lundi, malgré une mobilisation en baisse, notamment chez les conducteurs, lors des dernières journées de mobilisation nationale. En fin de journée, dimanche, l’entreprise publique n’avait pas diffusé de prévisions grandes lignes pour le lendemain. Samedi, le service client de la SNCF sur Twitter écrivait ne pas avoir « identifié à cette heure de risques de perturbations qui seraient dues à un appel à la grève ».

A Paris, la RATP a fait savoir qu’en raison du cortège du 1er-Mai, la Préfecture de police de Paris a demandé la fermeture à partir de 11 heures de plusieurs stations de métro de l’Est parisien, à savoir République, Oberkampf, Saint-Ambroise, Voltaire, Charonne, Rue des Boulets et Filles du Calvaire. La réouverture se fera sur autorisation de la préfecture.

Le Monde avec AFP





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