L’Iran libère un humanitaire belge dans un échange de prisonniers



L’humanitaire belge Olivier Vandecasteele, détenu en Iran pendant 455 jours, a été libéré au terme d’un échange de prisonniers entre Bruxelles et Téhéran facilité par Oman, et est attendu vendredi soir 26 mai en Belgique.

« Enfin libre ! », a déclaré le premier ministre belge Alexander De Croo, sans faire référence à l’échange de détenus. « Au moment où je m’adresse à vous, Olivier Vandecasteele est en chemin pour la Belgique. Si tout se déroule comme prévu, il sera parmi nous ce soir », a-t-il ajouté.

De son côté, le sultanat d’Oman, médiateur entre Téhéran et les pays occidentaux, a indiqué que l’humanitaire avait été libéré dans le cadre d’un « échange mutuel » de deux détenus entre l’Iran et la Belgique. Les deux ex-détenus « ont été transportés de Téhéran et de Bruxelles vers Mascate aujourd’hui (vendredi) en vue de leur retour dans leurs pays respectifs », a précisé le sultanat.

Traité de transfèrement mutuel de condamnés

Selon la télévision d’État iranienne, il s’agit du diplomate Assadollah Asadi, condamné à Anvers en 2021 à vingt ans de prison pour un projet d’attentat qui devait viser un rassemblement du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI, coalition d’opposants) en 2018 en France.

Fin avril, la Belgique avait indiqué « examiner » la demande de Téhéran pour le transfèrement d’Assadollah Assadi, condition pour la libération d’Olivier Vandecasteel. Un traité de transfèrement mutuel de condamnés signé en 2022 entre la Belgique et l’Iran et entré en vigueur le 18 avril 2023 a ouvert la voie à cet échange. L’Iran avait salué l’adoption de cet accord et laissé entendre que le transfèrement allait se produire.

Les membres de l’opposition iranienne en exil ont tenté de s’opposer à cet échange, sans succès. À leurs yeux, la libération d’Assadollah Assadi reviendrait à encourager le « terrorisme d’État » pratiqué par l’Iran.

35 Européens détenus en Iran

Plusieurs dizaines d’Occidentaux sont détenus en Iran, décrits par leurs soutiens comme des innocents utilisés par Téhéran comme moyen de pression et monnaie d’échange. Arrêté le 24 février 2022 à Téhéran, Olivier Vandecasteele, 42 ans, avait été condamné pour « espionnage ». Selon la Belgique, il était au cœur d’« un chantage », et traité « de manière inhumaine ».

La famille d’Olivier Vandecasteele avait dénoncé les mauvais traitements qui lui étaient infligés. Ses conditions de détentions relèvent de « la torture », avait accusé fin avril Alexander de Croo devant la chambre des députés. « Il dort et mange à même le sol, n’a pas suffisamment d’accès aux soins médicaux (…), la lumière ne s’éteint jamais dans sa cellule », avait-il détaillé.

La libération d’Olivier Vandecasteele intervient deux semaines après celles de deux ressortissants français, Benjamin Brière, 37 ans, incarcéré depuis trois ans dans la prison de Mashhad dans le nord-est de l’Iran, et le Franco-Irlandais Bernard Phelan, 64 ans, qui avait lui passé sept mois en détention. Trente-cinq ressortissants d’une douzaine d’États membre de l’UE, dont quatre Français, sont toujours détenus en Iran, selon la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna.



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