Macron promeut un improbable « sommet pour la paix » pour l’Ukraine


Emmanuel Macron et le président chinois, Xi Jinping,  au Grand Palais du peuple à Pékin, le 6 avril 2023.

La retenue est de mise à l’Elysée, après les polémiques à répétition suscitées par Emmanuel Macron au fil de la guerre en Ukraine. Soucieux de rebondir après la dernière controverse sur Taïwan et ses propos sur le « suivisme » à l’égard des Etats-Unis, proférés à l’issue de sa visite en Chine, le chef de l’Etat et son entourage n’en cherchent pas moins à défendre l’idée d’un « sommet pour la paix », susceptible de contribuer à mettre un terme au conflit, quatorze mois après le début de l’invasion russe. Tout en gardant à l’esprit que l’heure est encore au combat, et que rien ne peut être fait, comme on le répète à Paris, sans l’aval des Ukrainiens.

Il n’empêche, le chef de l’Etat a abordé la question de ce « sommet pour la paix », et des « étapes » pour y parvenir, lors d’une longue conversation au téléphone avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, samedi 15 avril. L’échange a eu lieu alors que Kiev se concentre en priorité sur la préparation d’une vaste contre-offensive pour tenter de reprendre les territoires occupés par l’armée russe. Les Occidentaux, dont la France, promettent dans cette perspective de poursuivre leur soutien militaire.

« On peut mettre en avant n’importe quelle initiative de paix, le point principal à la base de tout est le retrait des troupes russes », ont fait savoir les autorités ukrainiennes ces derniers jours, ajoutant : « Si cette disposition est incluse, alors cela peut être regardé comme un plan sérieux. » « On ne peut pas précipiter les événements et tout se fera au rythme des Ukrainiens, assure-t-on à l’Elysée. Notre volonté est de faire en sorte que la guerre s’arrête le plus rapidement possible, et au moment où les Ukrainiens seront en position de force. »

Un « ferme soutien à l’Ukraine »

Dans cet objectif, Emmanuel Macron semble avoir perdu tout espoir de convaincre directement Vladimir Poutine – le dernier appel téléphonique entre le président français et le chef du Kremlin remonte au mois de septembre 2022. Mais il sonde ses homologues étrangers. Le chef de l’Etat s’est ainsi entretenu, jeudi 20 avril, avec Joe Biden, pour la première fois depuis sa visite controversée à Pékin.

A l’issue de leur conversation, l’Elysée a répété que « la Chine avait un rôle à jouer pour contribuer, à moyen terme, à la fin du conflit dans le respect des principes et des buts de la Charte des Nations unies. Les deux chefs d’Etat sont convenus de l’importance de continuer d’engager les autorités chinoises sur cette base ». De son côté, la Maison Blanche a plutôt souligné, à la différence de l’Elysée, que les dirigeants français et américain « ont réaffirmé l’importance de maintenir la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan ». Et qu’ils « ont réitéré leur ferme soutien à l’Ukraine face à la brutale agression russe ».

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