Marquinhos et la Ligue des champions, une décennie d’amour et de frustrations

À 29 ans, Marquinhos fêtera ce mardi soir face à Dortmund ses 10 ans de relation avec la Ligue des champions sous le maillot parisien. Une histoire marquée par quelques grandes soirées et certains désillusions.

Marquinhos, à seulement 19 ans, joue son premier match de Ligue des champions avec le PSG le 17 septembre 2013, sur la pelouse de l’Olympiakos. (B. Papon/L’Équipe)
Pour un premier match en C1 et avec le maillot parisien, difficile de faire mieux. Mis sur le banc par Laurent Blanc depuis son arrivée, Marquinhos fait sa grande première parisienne en Grèce, chez l’Olympiakos. Son compatriote Alex absent, il est aligné dans l’axe aux côtés de Thiago Silva, Brésilien et idole du jeune joueur (19 ans à l’époque).
Le match est musclé et ne se décante qu’en fin de match, moment que saisit Marquinhos pour inscrire son premier but en Ligue des champions, à la 86e sur corner pour sceller la victoire (4-1). Il réédite la performance au match suivant, contre Benfica (3-0) avec le but du 2-0 à la 25e minute.
30 septembre 2014 : héroïque face au Barça
En phase de groupes de l’édition suivante, le PSG hérite du FC Barcelone, un adversaire qui a déjà laissé un premier souvenir amer aux supporters parisiens. Au Parc, pour la 2e journée, Marquinhos est aligné avec David Luiz, arrivé à l’été, en l’absence de Thiago Silva. Face à eux, Lionel Messi, Neymar et Pedro – Luis Suarez étant encore suspendu par la FIFA après sa morsure lors du Mondial 2014.

Marquinhos vient de sauver les siens, à la 81e minute, d’un potentiel but égalisateur lors de la victoire face à Barcelone en phase de groupes (3-2), en septembre 2014. (S. Mantey/L’Équipe)
La paire brésilienne concède un but de Messi (12e) puis un autre de Neymar (56e) mais tient sa première victoire de l’ère QSI contre les Catalans (3-2). Tandis que David Luiz ouvre le score pour Paris (10e), Marquinhos est le héros du soir grâce à une intervention décisive sur sa ligne, à la 86e, sur une frappe de Jordi Alba. Le Brésilien sort le ballon in extremis et explose de rage. Un véritable guerrier.
11 mars 2015 : une soirée épique à Stamford Bridge
Avec David Luiz et Thiago Silva dans l’effectif, Laurent Blanc n’hésite pas à essayer Marquinhos en arrière droit. Comme sur ce de huitième de finale retour face à Chelsea, à Stamford Bridge. Avec Maxwell dans le couloir gauche, le PSG évolue même avec une défense 100 % brésilienne.

Marquinhos, aligné arrière droit et efficace en attaque comme en défense, sur la pelouse de Chelsea, en 2015. (P. Lahalle/L’Équipe)
À 10 contre 11 dès la 31e minute, le PSG débute mal et doit absolument marquer à cause du nul à l’aller (1-1). Après l’ouverture du score de Chelsea (81e), David Luiz envoie les siens en prolongation d’une tête rageuse sous la barre (86e). Fautif de la main sur le penalty d’Eden Hazard (96e), Silva se rattrape à la 114e, lui aussi sur corner et de la tête. Ce nul (2-2) est suffisant pour qualifier Paris, au terme d’une soirée épique.
Pour sa prestation, Marquinhos, qui a réussi à éteindre Hazard sur son côté et à offrir des solutions offensives, se voit créditer de la note de 7/10 dans L’Équipe.
8 mars 2017 : le cauchemar de la remontada au Camp Nou
David Luiz de retour à Chelsea en 2016, Paris parvient à conserver ses deux autres centraux brésiliens et installe enfin la charnière Marquinhos-Thiago Silva. La campagne européenne 2016-2017 débute très bien avec une phase de groupes terminée invaincu, mais à la 2e place derrière Arsenal. Paris retombe une nouvelle fois face à sa bête noire, Barcelone, en huitièmes de finale.

Marquinhos, fautif à la 90e minute en huitièmes de finale retour face au Barça en 2017, lors de la « remontada » (6-1). (S. Mantey/L’Équipe)
À l’aller, le PSG joue un match presque parfait contre le Barça, avec un succès éclatant (4-0) le 14 février. Mais trois semaines plus tard, c’est la douche froide avec cet épisode dit de la « remontada » et une défaite 6-1 au Camp Nou. La défense parisienne coule dans les dernières minutes de la rencontre avec 3 buts concédés. Le but du 5-1 est inscrit sur penalty par Neymar, après une faute de Marquinhos sur Suarez à la 90e.

Pour sa première fois comme capitaine en Ligue des champions, Marquinhos concède avec ses coéquipiers une défaite (1-3) à Madrid. (CREMEL BENJAMIN/L’Équipe)
Un an après le match aller remporté face à Barcelone (4-0), pour la Saint-Valentin, le PSG revient en huitièmes de finale de la C1 cette fois contre le rival espagnol des Barcelonais, le Real Madrid, double tenant du titre. Les Merengues sont en lice pour un troisième titre consécutif, du jamais vu en Ligue des champions.
Comme un an auparavant, Marquinhos est à nouveau titularisé avec Presnel Kimpembe, à la différence près que le Brésilien porte pour la première fois de sa carrière le brassard de capitaine en compétition européenne. Un honneur accompagné d’une défaite (1-3), mais le leadership du numéro 5 parisien est confirmé.
24 octobre 2018 : de retour avec le brassard contre Naples
Éliminé par le Real Madrid en mars (5-2 au cumul), le PSG repart à l’automne avec ce désir de renouer, au minimum, avec les quarts de finale de la compétition. Un changement majeur est opéré à l’été puisque Thomas Tuchel devient le nouvel entraîneur en remplacement d’Unai Emery. L’Allemand décide de jouer différemment en montant Marquinhos d’un cran, en milieu défensif devant les centraux.

Marquinhos, capitaine pour la deuxième fois en C1 face à Naples (2-2), le 24 octobre 2018. (E. Garnier/L’Équipe)
Un renouveau pour le Brésilien qui confirme à son nouveau poste, ainsi que son nouveau rang dans la hiérarchie du vestiaire derrière Thiago Silva. Ce dernier étant absent face à Naples en poules, Marquinhos récupère pour la deuxième fois le brassard, mais vit un match compliqué au Parc (2-2) avec un jaune pris à la 5e – l’un des 6 avertissements (seulement) de sa carrière en C1.
12 août 2020 : salvateur au Final 8
Pour la campagne 2019-2020, le PSG gère parfaitement sa phase de groupes contre le Real Madrid, Galatasaray et Bruges en terminant invaincu et premier. À l’hiver, juste avant les huitièmes, la pandémie mondiale de Covid-19 prend de l’ampleur et impacte peu à peu le sport. La Ligue des champions doit se réorganiser à compter des quarts de finale, pour lesquels Paris est qualifié.

En quarts de finale de la Ligue des champions 2020, lors du « Final 8 » au Portugal, Marquinhos marque le but de l’égalisation face à l’Atalanta Bergame (90e). (S. Boué/L’Équipe)
Ainsi, un « Final 8 » est organisé au Portugal, où chaque tour est joué sur un match unique. Au tirage, le PSG tombe sur l’Atalanta Bergame, quart-finaliste surprise de cette édition si particulière. Mené 0-1 à la 90e, Paris s’en remet d’abord à Marquinhos, buteur à la 90e sur une déviation dans la surface, avant le but de la délivrance d’Eric-Maxim Choupo-Moting (90e+3). Les Rouge et Bleu sentent que cette année est la bonne.

Au bout du Final 8, le PSG s’incline en finale contre le Bayern Munich (0-1), en 2020. (S. Boué/L’Équipe)
En demi-finales, le Brésilien récidive en ouvrant le score face aux Allemands de Leipzig (3-0), et guide les siens vers leur première finale de Ligue des champions, cinq jours plus tard, le 23 août.
Pour ce choc, Paris est au complet. Marquinhos est aligné par Tuchel au milieu devant Thiago Silva et Presnel Kimpembe. Devant, Neymar, Kylian Mbappé et Di Maria ne parviennent pas à marquer alors que derrière, la défense tient bon face à Robert Lewandowski et consorts. Jusqu’à cette tête à la 59e de Kingsley Coman, l’ancien titi parisien, qui trompe Keylor Navas. Paris s’incline (0-1) et manque l’occasion de rester dans l’histoire.
7 avril 2021 : revanche prise face au Bayern Munich
Thiago Silva parti à Chelsea juste après leur finale européenne, le club remet le capitanat à Marquinhos. Le PSG s’en sort en poules malgré deux défaites, élimine le Barça en huitièmes de finale grâce notamment à un triplé de Mbappé à l’aller (4-1) au Camp Nou et croise le chemin du Bayern Munich en quarts.

Face au Bayern en 2021, sous la neige de Munich, Marquinhos crucifie Neuer après un contrôle de la cuisse enchaîné d’un plat du pied tout droit dans le petit filet (28e), en quarts de finale aller de C1. (Lennart Preiss/Presse Sports)
À l’aller en Allemagne, Paris surprend d’entrée les Bavarois, sous la neige, avec des buts signés Mbappé (3e) et Marquinhos (28e) pour rapidement mener 2-0. Dans la foulée de son but, le Brésilien sort sur blessure et verra du banc la victoire de son équipe (3-2) et des tribunes le retour perdu au Parc (0-1), suffisant pour sortir les Munichois et prendre leur revanche.

Marquinhos ne parvient pas à empêcher Benzema de marquer ce premier but qui sonne la révolte madrilène (3-1), au match retour des huitièmes de finale en 2022. (P. Lahalle/L’Équipe)
Pour sa neuvième saison parisienne, le capitaine Marquinhos voit le PSG réaliser un nouveau mercato XXL, avec surtout la signature du multi primé au Ballon d’or Lionel Messi, parti libre de Barcelone.
Mais comme trop souvent, les Parisiens vivent une énième désillusion en huitièmes. Face au Real Madrid, Marquinhos et les siens font le plus dur en remportant l’aller au Parc (1-0), mais s’inclinent brusquement au retour (3-1) sur un triplé éclair de Benzema. Sur le 3e but, le Brésilien repousse un ballon dans l’axe, dans les pieds de l’attaquant Français qui enchaîne spontanément de l’extérieur du pied et qualifie ainsi Madrid.