Maxime Lucu (demi de mêlée de l’UBB) : « Il faut y croire contre La Rochelle »



Après la victoire à Lyon (25-32) la semaine dernière, vous aviez indiqué vous satisfaire de votre statut d’outsider. Est-ce encore le cas cette semaine ?
Bien sûr. On est arrivé à Lyon en nous donnant perdants parce que nous n’avions pas été performants à l’extérieur. Mais les phases finales, c’est l’histoire d’un jour et du moment. Tout peut se passer, comme on l’a vu aussi avec le Racing au Stade Français. On sait que nous sommes pas favoris et que La Rochelle sort d’une épopée européenne fantastique. Forcément, tout le monde voit La Rochelle en finale et champion de France. À nous de montrer que l’on mérite d’être là. Il faudra répondre présent et jouer notre va-tout à fond. Car si on les regarde, le score, on le connaît tous ici et on prendra 40 points. Il faudra tout donner parce que nous sommes capables de le faire.

« On doit arrêter d’être timides dans ce genre de rendez-vous, parfois on écoute un peu trop ce que l’on nous dit. On a l’impression de ne pas mériter d’être là ou juste d’être contents de participer à ces matches »

Quelles sont les raisons d’y croire ?
On connait les qualités de La Rochelle. On l’a très bien fait au match aller en gagnant là-bas et en les faisant un peu déjouer. Il y a des zones d’affrontement difficiles contre eux parce qu’ils ont un énorme paquet d’avants mais aussi beaucoup de trois-quarts costauds. On doit essayer de les prendre dessus même si ce n’est pas évident. Le point principal, c’est la zone d’affrontement sur les rucks, elle sera hyper importante. Ce sera la clé du match. Si on n’arrive pas à sortir des ballons rapidement, ça fait le jeu des Rochelais. Et c’est là où ils excellent. Il faudra essayer de prendre le moins de temps possible et ensuite mettre notre jeu en place comme on l’a fait contre Lyon. On est bien meilleurs quand les ballons sont un peu plus rapides.

Quel regard portez-vous sur la saison compliquée de Matthieu Jalibert qui revient en forme au bon moment ?
Ce ne sont pas des saisons évidentes pour lui, car on peut mettre aussi celle de l’année dernière. Il a connu pas mal de blessures agaçantes. Ce n’est pas évident parce qu’il s’est retrouvé loin des terrains alors que c’est quelqu’un qui a besoin de ”matcher” et de faire des saisons pleines pour être au plus haut niveau. Il arrive au bon moment. Il a très mal vécu ces choses-là, d’être à l’écart. Il loupe un peu tous les bons moments de la saison mais il arrive au meilleur moment pour nous. Ce qu’on lui dit, c’est de jouer libéré et de prendre la mesure du match. L’équipe est différente quand il n’est pas là. On a besoin d’un grand Matthieu. Il l’a été la semaine dernière et j’espère qu’il le sera demain. Il a vécu une saison compliquée, c’est pour ça qu’il croque à pleines dents cette fin de saison. On parle beaucoup de lui en négatif parce que ce n’est pas facile d’être toujours à l’écart, j’espère que le meilleur arrive pour lui. On en a besoin.

« Quand on arrive à entrer dans le bras de fer, on a des qualités pour en sortir victorieux »

Dans quelle mesure vous sentez-vous capable de briser ce plafond de verre des demi-finales ?
C’est important d’enchaîner les demi-finales. Le club ne se qualifiait pas et aujourd’hui, c’est notre troisième demi-finale consécutive. On installe aussi Bordeaux dans le Championnat français. C’est un message fort. Maintenant, on a énormément appris des demi-finales qu’on a jouées. En 2021, on avait un peu trop regardé Toulouse et on était un peu trop timide parce qu’on se disait que c’était ”le grand Toulouse”. L’an passé, on est arrivé un peu trop sûrs de nous et Montpellier a été meilleur que nous en équipe. On apprend de choses-là. On est sorti frustrés et on a mis énormément de temps à s’en remettre. Les étés ne sont pas forcément les plus heureux depuis deux ans. On se dit qu’on a énormément de regrets. Il faut prendre la mesure de ce match contre La Rochelle. On doit arrêter d’être timides dans ce genre de rendez-vous, parfois on écoute un peu trop ce que l’on nous dit. On a l’impression de ne pas mériter d’être là ou juste d’être contents de participer à ces matches. Il faut y croire même si le morceau est très dur. En phases finales, tout peut se passer. Si le groupe a envie d’y aller, on ira. C’est le message qu’on fait passer depuis le début de semaine. Je pense qu’on le mérite.

Quels impacts psychologiques des défaites contre les Rochelais ?
Ils ont été assez terribles. Je me rappelle de la dernière (défaite 6-36 le 25 mars). Les têtes étaient basses, avec un sentiment de honte qui prédominait. On s’était fait marcher dessus chez nous devant 40 000 personnes, à juste titre car ils avaient été largement meilleurs que nous. Mais on n’a pas peur et on ne baisse pas la tête à chaque fois avant de les jouer. On a envie de défier cette équipe et montrer que l’on peut rivaliser. Si on pense à toutes nos défaites contre La Rochelle, on va prendre 40 points, comme je disais en préambule, et tout le monde aura raison. Il faut se servir de ce que l’on a mal fait et ne pas avoir un complexe d’infériorité. On est capables de faire bien mieux, comme on l’a montré cet hiver chez eux (8-12 le 23 décembre). Ces équipes mettent leurs adversaires sous pression en permanence, on sait ce qu’il ne faudra pas faire. Quand on arrive à entrer dans le bras de fer, on a des qualités pour en sortir victorieux.

À titre individuel, qu’avez-vous ressenti en arrivant dans ce stade Anoeta que vous connaissez bien ?
Ça rappelle beaucoup de souvenirs même si le stade a beaucoup changé. Ça rappelle des épopées du Biarritz Olympique, on venait là voir les phases finales avec mes parents. Je me rappelle des matches contre Northampton, Sale, l’essai de Takudzwa Ngwenya contre les Ospreys (essai de 90 mètres en quart de finale en 2010). Ça rappelle aussi quelques petites bringues avec les copains. C’est quelque chose pour moi de jouer une demi-finale ici. C’est top. Je m’étais promis de le faire une fois, j’y suis arrivé et j’espère que ce sera victorieux demain.



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