« On a tout à gagner » assure Bruno Genesio avant Lille-Real Madrid
« On a l’impression que le LOSC est le petit Poucet avant ce match. Quelle est votre ambition ?
Si on se présente sur le terrain en victime et en se disant que le match est perdu avant de le jouer, mieux vaut rester à la maison. Ceci étant dit, il faut être réaliste, demain (mercredi) on affronte le plus grand club du monde. Pas la meilleure équipe du monde, le plus grand club du monde. Six C1 sur les dix dernières années. Ça montre la force de ce club, qui marche sur l’Europe depuis très longtemps.
J’ai eu la chance de le vivre de l’intérieur pendant quelque temps (il avait fait un stage là-bas durant son BEPF), c’est une institution. Parfois on galvaude le mot en France, mais là non. Forcément, les débats paraissent déséquilibrés avant le match. Mais le charme du football, c’est que parfois le petit peut battre le gros. Espérons que demain, tout soit aligné pour qu’on puisse être le petit qui bat le gros.
Avez-vous préparé un plan avec et un plan sans Kylian Mbappé, incertain pour cette rencontre ?
On ne sait pas si Kylian sera sur le terrain demain, au coup d’envoi ou au cours du match. Ce qui est sûr c’est que Kylian est l’un des meilleurs joueurs du monde, dans la meilleure équipe du monde. Forcément, on prépare le match avec deux options, s’il joue ou s’il ne joue pas. Mais on ne se focalise pas sur un joueur.
Sinon il faut parler de Vinicius, de Bellingham, de Valverde, de Rodrygo, de Tchouaméni, de Modric, de Rüdiger, de tout le monde. Ce sont tous de très grands joueurs. Ce qui est important c’est évidemment de se préparer en fonction de l’adversaire, mais aussi de croire qu’il est possible de faire un résultat et de mettre en place des choses. On a besoin d’être à 100 % pour que tout ce qu’on a prévu se déroule parfaitement bien, mais on sait aussi qu’on aura aussi besoin de réussite.
« Tout autre résultat qu’une défaite sera perçu comme un petit ou un grand exploit »
Quelle est la bonne approche ?
La bonne approche c’est de croire en nous, que c’est possible. C’est la première des conditions. La deuxième c’est de jouer notre jeu, jouer ce match sans aucune pression. Il faut être complètement relâchés pour ce match. On a tout à gagner : si on perd, ce sera juste très logique, la normalité. Tout autre résultat qu’une défaite sera perçu comme un petit ou un grand exploit.
On est chez nous, avec le soutien de notre public, on vient de réaliser un très bon match au Havre (3-0), il faut s’appuyer sur ce qui fait notre force. Il faut jouer tous les coups qu’on aura à fond, avoir le même état d’esprit qu’on a eu au Havre, de solidarité, de cohésion.
Jonathan David n’a plus grand-chose à prouver en Ligue 1, mais peine encore en Ligue des champions. Que doit-il faire pour être plus décisif à ce niveau ?
Ça reste encore un jeune joueur, même si on a tendance à l’oublier tant il a marqué des buts. On a l’impression qu’il a 30 ans ou plus. En Ligue 1, il a montré sa régularité, il marque régulièrement entre 20 et 25 buts par saison, ce qui est un gage de réussite pour le club. Quand on a un attaquant avec ces standards, en général on n’est jamais loin du haut de tableau.
Pour la Ligue des champions, il a beaucoup moins d’expérience, même s’il a l’expérience internationale avec le Canada. Mais c’est un joueur qui ne se résume pas seulement au nombre de buts qu’il marque. C’est un équipier. Il se démarque par ses déplacements et par sa générosité dans les efforts défensifs. Sur un match comme celui de demain, on va avoir grandement besoin de ses qualités de buteur, mais aussi de ses qualités d’altruisme et de générosité qui le caractérisent.
« Cette nouvelle formule laisse l’opportunité de faire un coup d’éclat, de marquer l’histoire du club »
Ethan Mbappé ne sera pas disponible (blessure au quadriceps) pour affronter son frère. Comment avez-vous géré sa déception ?
Il y a de la déception évidemment. C’est un très jeune joueur, c’était pour lui un match particulier. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de frères qui se soient affrontés en Ligue des champions. Je ne l’ai pas revu depuis sa blessure, et je n’ai pas envie de lui parler tout de suite.
Je sais dans quel état il peut être, et je ne pense pas que ce soit nécessaire d’en rajouter. Je le verrai après le match, parce que ça va être émotionnellement très dur pour lui, pour sa famille aussi je pense. Mais c’est un très jeune joueur qui progresse, et il aura j’en suis persuadé d’autres occasions de revivre ce genre de situation.
Ayyoub Bouaddi sera titulaire contre le Real Madrid le jour de ses 17 ans. Comment le gérer ?
Il y a des consignes particulières sur ce match, comme sur les autres. Mais le plus important est de rentrer sur le terrain sans aucune pression. C’est ce que je lui dirai tout simplement. J’ai confiance en lui. C’est un jeune joueur mais qui a un gros potentiel, avec une tête très bien faite. Je sais qu’il arrivera à l’évènement très tranquillement.
Avez-vous un tableau de marche pour sortir de ce nouveau format de Ligue des champions ?
Pas tableau de marche, je ne pense pas qu’on soit taillé pour terminer dans les 8 premières places, encore moins pour gagner la Ligue des champions. Mais cette compétition on est allés la chercher, la saison dernière elle a échappé au club à la dernière seconde. Il a fallu batailler fort, les joueurs ont été extraordinaires sur les quatre matches de qualification.
Je pense que c’est avant tout une belle récompense pour eux, pour le club, pour tout le monde, pour nos supporters, de pouvoir vivre ces moments-là. Mais on ne va pas entrer sur le terrain pour faire de la figuration. On va entrer sur le terrain pour gagner, comme à chaque fois. Cette nouvelle formule laisse l’opportunité de faire un coup d’éclat, de marquer l’histoire du club. »