où en est l’enquête après les 15 contaminations dont une mortelle

Le parquet de Bordeaux a ouvert un enquête concernant les 15 cas de botulisme, dont un mortel, répertoriés chez des personnes qui avaient consommé des sardines au même bar de Bordeaux. Deux plaintes ont été déposées contre l’établissement, dont le gérant doit être entendu par les enquêteurs.
Une semaine après la découverte de cas de botulisme chez des clients d’un bar bordelais, la justice s’est saisie de l’affaire. Le parquet de Bordeaux a décidé, vendredi, d’ouvrir une enquête préliminaire pour des faits d’homicide involontaire, de blessures involontaires, de mise sur le marché de denrées préjudiciables à la santé et de vente de denrées corrompues ou toxiques, après l’apparition de quinze cas de botulisme dont un mortel, tous en lien avec le même bar restaurant de Bordeaux.
Les victimes auraient toutes consommé des sardines en bocal, dont le gérant affirme s’être assuré lui-même de la préparation et de la stérilisation.
Les investigations ont été confiées à la police judiciaire, à l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP) et la Direction départementale de la protection des personnes (DDPP).
Deux plaintes à ce stade
Selon les informations de BFMTV, deux plaintes ont, à ce stade, été déposées devant le parquet de Bordeaux.
La première plainte a été déposée par Cathal M. pour son propre compte et pour celui de Marie G., son épouse, qui est décédée. Elle porte sur des faits d’homicide involontaire, de blessures involontaires et aussi de mise en danger de la vie d’autrui.
La seconde plainte a été déposée par les parents de Marie G.. Elle porte sur des faits d’homicide involontaire.
Quinze cas recensés, analyses en cours
Selon une source judiciaire, l’intoxication a fait, au dernier recensement, quinze victimes. En dehors de Marie G. qui est décédée, les quatorze autres victimes ont vu leur état se stabiliser, au fil des jours. Onze d’entre elles sont encore hospitalisées dont six en service de réanimation. Les personnes qui ont consommé les sardines suspectées d’être à l’origine sont toujours sous surveillance.
“Le rapport provisoire de l’autopsie de Marie G. conclut à la mort par asphyxie pouvant être due à une intoxication à l’acide botulique. Toutefois, les analyses toxicologiques sont en cours et pourront venir définitivement confirmer cette analyse”, a indiqué, lundi, le parquet de Bordeaux.
La mise en cause des hôpitaux
Outre le bar où les sardines ont été consommées, le mari de Marie G. entend engager la responsabilité des hôpitaux où sa femme a été traitée. D’après la plainte qui a été déposée et que BFMTV a pu consulter, la chronologie des faits entre l’arrivée au bar qui a servi les sardines et le constat du décès de Marie G. est la suivante.
Vendredi 8 septembre, Cathal M. et Marie G. se rendent à Bordeaux pour le week-end. À leur arrivée, ils se rendent au Tchin Tchin Wine Bar avec un ami. Ils consomment des sardines.
Le samedi 9 septembre, dans la soirée, Marie G. commence à avoir du mal à respirer, à boire et à parler. Le dimanche 10 septembre vers 11h50, Cathal M. appelle le Samu. Son épouse est emmenée au CHU Pellegrin à Bordeaux. Elle n’est gardée en observation que pour une durée de trente minutes. On lui dit de revenir deux jours plus tard. L’état de santé se dégradant, les époux rentrent à Paris.
Le dimanche soir, à leur arrivée, ils se présentent à l’hôpital des armées Béguin à Saint-Mandé. Marie. G. est placée en observation pour la nuit. Le lundi 11 septembre vers 14h20, le personnel indique à Marie G. qu’elle doit quitter l’hôpital. Lundi soir, Cathal M. installe son épouse dans son lit. Il constate qu’elle est agitée, qu’elle ne peut pas se lever seule et rien avaler. Malgré tout, ils s’endorment.
Mardi 12 septembre, vers 9h, à son réveil, Cathal M. constate que le corps de son épouse est froid. Il tente de la réveiller mais en vain. Il appelle le Samu qui constate le décès, et estime qu’il remonte à deux heures auparavant.
La suite de la procédure
Le parquet de Bordeaux devrait ouvrir une information judiciaire à terme, probablement la semaine prochaine. Au préalable, il doit encore y avoir des auditions, notamment celle du patron du bar.
Celle-ci pourra être fait sous le régime de la garde à vue ou en audition libre, celui-ci collaborant pleinement avec la justice.