pourquoi Kylian Mbappé est LE bon choix pour le brassard de capitaine


DÉCRYPTAGE – Chef de file de la génération qui a pris le pouvoir au Qatar, le crack de Bondy s’est logiquement imposé pour succéder à Hugo Lloris.

«Cela va devenir une torture», plaisantait Didier Deschamps lundi, après une énième relance sur le capitanat, en conférence de presse. Le sélectionneur des Bleus a mis fin aux souffrances des uns et des autres en annonçant, lundi soir, son choix à Kylian Mbappé et Antoine Griezmann, les deux prétendants. Comme nous vous le révélions dès lundi, c’est le premier nommé, âgé de 24 ans, qui a hérité du gros lot, succédant ainsi à Hugo Lloris. «Grizou», 32 ans, prend quant à lui la suite de Raphaël Varane comme vice-capitaine. «Ce n’est pas anodin d’être capitaine des Bleus. Surtout après Hugo qui a fait 10 ans, il y a une responsabilité à avoir, dans le groupe, le fonctionnement, cela doit se faire naturellement», avait ajouté «DD», évoquant «une répartition nouvelle avec l’arrêt de carrière d’Hugo et Raphaël». Quoi de plus naturel que le choix de Kylian Mbappé ?

Avide de «responsabilités», le crack de Bondy n’est ni du genre à se cacher, ni à être écrasé par la fonction. Le gamin qui découvrait encore les Bleus en 2018, lors de la campagne victorieuse de Russie, a laissé place à un «cadre respecté dans le vestiaire» au Qatar, comme nous l’expliquait Lucas Hernandez avant le début de la Coupe du monde 2022. «On l’écoute», avait ajouté le défenseur munichois.

Il y a un passage de témoin qui s’est fait, entre une génération qui arrive dans la dernière phase et une nouvelle, avec en tête Kylian, qui a montré un fort leadership dans ce tournoi.

Hugo Lloris après France-Argentine

«Il y a quatre ans, mon rôle et celui des autres cadres étaient plutôt de le protéger. C’était un très jeune joueur très talentueux qui arrivait. Aujourd’hui, il s’est totalement affirmé, il n’est plus question de le protéger. Il fait partie des leaders de ce groupe», analysait Varane, également avant le tournoi, avant de voir «KM» monter d’un cran sur les bords du Golfe Persique. «Il y a un passage de témoin qui s’est fait, entre une génération qui arrive dans la dernière phase et une nouvelle, avec en tête Kylian, qui a montré un fort leadership dans ce tournoi. Et encore plus dans cette finale», disait Lloris après France-Argentine.

En résumé, le leadership de Kylian Mbappé n’est ni contestable, ni contesté. C’est une réalité palpable, admise par tous au sein du groupe France, par le staff, la Fédération française de football (FFF). La réflexion de Lloris sur la nouvelle génération est d’ailleurs importante, primordiale : Griezmann fait presque figure de dinosaure au sein de cette jeune équipe de France. Un point pour Mbappé.

Kylian Mbappé plus que jamais au coeur du jeu et des Bleus. ANTONIN THUILLIER / AFP

Concernant le leadership, la prise de contrôle du crack de Bondy s’est aussi effectuée à Paris, dans un vestiaire où on retrouve Leo Messi, Sergio Ramos et autre Neymar Jr, excusez du peu. Il n’hésite pas à parler, replacer, critiquer pour faire avancer, jusqu’aux dirigeants. Jusqu’ici, Marquinhos reste capitaine, et Mbappé l’un des vice-capitaines. Jusqu’à quand ? «C’est la pierre angulaire du projet et du club», jurait Nasser Al-Khelaïfi après la prolongation du prodige. Didier Deschamps pourrait employer les mêmes termes, lui qui n’hésitait pas à évoquer «un joueur à part» avant le Mondial. Et dans le vocabulaire Deschamps, pour qui le groupe est roi, c’est énorme.

Adoubé par Lloris

Interrogé au micro de TF1 après l’annonce de sa retraite internationale, Hugo Lloris laissait d’ailleurs entrevoir une préférence pour Kylian Mbappé dans le rôle. À l’époque, Raphaël Varane n’avait pas encore raccroché. «Il y a un joueur qui monte en puissance, à tous les niveaux, sur le terrain, en dehors du terrain, même au niveau de la vie de groupe et de vestiaire, c’est Kylian Mbappé. Il a commencé à prendre un nouveau rôle au sein de l’équipe, et je crois qu’on a besoin de ça dans un collectif», lâchait l’ancien portier de Nice et Lyon. Le portrait-robot du parfait «capi», même si, comme l’a reconnu Didier Deschamps, Antoine Griezmann représentait un candidat crédible «par rapport à son vécu». Sauf que Mbappé en a aussi. Et que c’est à la fois le présent et l’avenir.

Exemplaire en termes d’attitude sur le terrain et en dehors, l’ex-Monégasque est aussi (et surtout ?) une superstar balle au pied. L’un des meilleurs joueurs du monde, pour ne pas dire le meilleur. Son triplé en finale de Coupe du monde est encore dans tous les esprits. Un statut qui l’invite à être en première ligne. Et donc avec le brassard. Pas besoin d’attendre deux ans dans l’ombre de Griezmann. C’est déjà l’équipe de France de Mbappé, pourquoi faire semblant ? Meilleur buteur de l’histoire du PSG (202 buts), il est appelé à doubler Olivier Giroud en Bleu. «J’espère qu’il battra plein de records. En tout cas, il y est destiné. Marquer pour prendre mes distances avec lui ? Ne vous inquiétez pas, il va bientôt me rattraper», souriait le Milanais au Qatar, après avoir effacé Thierry Henry des tablettes lors de France-Pologne (3-1). Il en est aujourd’hui à 53 buts en 120 sélections, contre 36 en 66 capes pour le Parisien.

S’il a une qualité, en plus de toutes les autres, c’est qu’il est très habile dans la communication.

Didier Deschamps sur Kylian Mbappé

Mbappé, c’est aussi une image parfaite. Sans rien enlever à Griezmann, quelle meilleure vitrine pour les Bleus et, plus globalement, le football français ? Pour ce qui est de la communication, pas de souci non plus. C’est vrai depuis ses débuts en pro. «S’il a une qualité, en plus de toutes les autres, c’est qu’il est très habile dans la communication», confirme Deschamps, laissant entendre que le prochain capitaine ne devra peut-être pas se coltiner toutes les conférences de presse de veille de match comme Lloris. «Cela peut évoluer. C’est une composante», glisse-t-il. On se souvient que Mbappé a préféré se faire discret dans les médias au Qatar, afin de se concentrer sur le terrain. Des garçons comme Messi et Neymar n’ont par exemple fait qu’une conférence de presse lors du Mondial.

Une chose est sûre : Kylian Mbappé, «c’est mieux de l’avoir avec soi», soulignait Didier Deschamps, admiratif, lors d’une récente interview au Figaro . Et de poursuivre : «Continuer pour continuer, je ne l’ai jamais fait. La passion est là, mais le curseur de mon envie et ma détermination sont au maximum. Si je n’ai pas ça, ça n’a pas de sens.» Avec un fer de lance comme Mbappé, le sélectionneur et les Bleus peuvent voyager loin, tranquille, en première. L’intéressé portait déjà le numéro 10 de Michel Platini et Zinédine Zidane. Le voilà désormais affublé de la tenue complète du patron tricolore. Une simple confirmation de ce qu’il était déjà dans les faits.

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