Présidence du comité olympique français : discussions autour d’une succession
Alors que Brigitte Henriques quittera ses fonctions le 29 juin s’ouvre la question de sa succession, avec différent(e)s candadat(e)s potentiel(le)s.
Depuis la démission de Brigitte Henriques, le Comité olympique français (CNOSF) s’agite en coulisses pour tenter de faire émerger une personnalité pour la remplacer dans près de trois semaines. Le nom du président de l’UCI David Lappartient revient souvent mais d’autres noms circulent aussi.
Le nouveau ou la nouvelle présidente du CNOSF sera connu le 29 juin à l’issue du conseil d’administration, date de la démission effective de l’ancienne vice-présidente de la FFF, qui a annoncé son départ il y a deux semaines. D’ici là, «les coups de téléphone vont pleuvoir, et le jeu de stratégie ne va pas s’arrêter», confie à l’AFP un membre du comité. Les 48 membres du conseil d’administration, scindé en deux pendant près d’un an et demi en raison du conflit entre Brigitte Henriques et son prédécesseur Denis Masseglia, qui avait aggloméré autour de lui toute une opposition, vont devoir s’accorder. Le ou la nouvelle présidente d’une institution encore groggy par une crise digne d’un mauvais feuilleton de plus d’un an et demi sera issu de ce conclave.
«C’est une maison parfois compliquée à comprendre»
«Vous allez voir qu’ils vont être capables de ne pas s’entendre. C’est une maison parfois compliquée à comprendre», soufflait une source proche des cercles du pouvoir le jour de la démission de son l’ex-présidente. Le président de l’UCI, membre français du CIO et membre de droit du CA du CNOSF David Lappartient, s’était d’ailleurs signalé ce jour-là. À peine la démission de la présidente était-elle annoncée qu’il avait assuré devant les médias dans les couloirs de la maison du sport se «tenir prêt» à se porter candidat si «un consensus» se dégageait autour de son nom. «Franchement ce serait bien. Il est solide, s’il y va c’est qu’il a l’aval du CIO, ça va rassurer tout le monde», analyse un cadre du mouvement sportif.
À près d’un an des JO (26 juillet – 11 août 2024), et après 18 mois d’une crise interminable, la stature de l’homme providentiel issu du sérail a séduit une partie des membres du CNOSF. Mais une partie seulement. «Sauf que David ne fait pas l’unanimité», résume un de ses membres. Le dirigeant issu du cyclisme le sait, son ambition, sa progression, ne plaisent pas forcément à tout le monde. «Il a déjà dit qu’il ne lâcherait pas son mandat au conseil départemental (du Morbihan, dont il est président, NDLR). Mais comment va-t-il trouver le temps, entre ses obligations politiques, le CIO, pour s’occuper d’une maison encore traumatisée, avec l’échéance des JO qui se rapproche à vitesse grand V ?», s’interroge ce membre.
La commission de déontologie du CNOSF a été saisie par la secrétaire générale Astrid Guyart pour tenter d’y voir clair dans cette période et fixer un cadre précis pour la prochaine élection. Le bureau exécutif prévu le 13 juin devrait donc fixer notamment la date limite de candidature et certainement se prononcer sur la possibilité juridique de David Lappartient de se porter candidat puisqu’il n’a pas été élu par l’Assemblée générale du CNOSF, mais siège au CA en tant que membre du CIO. «C’est surtout que pas grand-chose dans les statuts n’existe et qu’il faut que la commission éclaircisse le processus», précise une source proche de la direction.
Lappartient ne sera pas seul, sans doute
Jusqu’ici donc, aucun candidat n’est officiellement en lice. Le nom de Cédric Gosse, le président de la fédération de triathlon tout nouvellement élu au CA, 53 ans, est toutefois récemment apparu. «Il est jeune, ambitieux, et son profil assez lisse serait idéal pour le ministère des Sports», susurre une source proche du CNOSF. Lui est jusqu’ici resté silencieux sur ses intentions. Un autre nom émerge aussi, celui de l’ancienne candidate à la présidence, Emmanuelle Bonnet-Oulaldj. Co-présidente de la fédération sportive et gymnique du travail (FSGT), une fédération non-olympique, elle avait surpris en réalisant un très bon score, 3e avec plus de 16% des voix. «Franchement elle a aussi une carte à jouer. Elle n’est marquée dans aucun camp, elle est sérieuse, et elle a marqué les esprits lors de la dernière campagne», analyse un président de fédération. Il faudra patienter encore un peu pour connaître les prétendants à un fauteuil convoité.