« Président délégué, ce n’est pas un prête-nom », assure Patrick Buisson, proposé pour remplacer Bernard Laporte


Bernard Laporte et Patrick Buisson, à Bourgoin-Jallieu (Isère), le 5 juin 2021.

Patrick Buisson a été proposé par Bernard Laporte pour occuper le poste de président délégué de la Fédération française de rugby (FFR), après sa « mise en retrait » à la suite de sa condamnation en première instance pour corruption. Avant le vote des 1 900 clubs amateurs, du lundi 23 au jeudi 26 janvier, pour valider – ou non – sa nouvelle fonction, l’actuel vice-président chargé du rugby amateur de la FFR répond au Monde.

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Comment abordez-vous ce référendum, et s’il est positif pour vous, le mandat qui vous sera confié ?

D’une manière très simple : la démocratie va s’exprimer. Mais c’est un référendum, pas une élection [pour la présidence de la FFR], laquelle aura lieu en 2024. C’est la continuité du mandat du comité directeur, qui a été réélu de manière démocratique [en 2020], les textes prévoient ce référendum. Aujourd’hui, il est l’heure de nous rassembler pour pousser derrière le XV de France. A quelques mois de la Coupe du monde [en France, du 8 septembre au 28 octobre], on ne devrait pas être dans la division : ce que l’on souhaite, c’est la stabilité.

Quelle est votre indépendance vis-à-vis de Bernard Laporte, dont vous avez été un proche collaborateur ? Puisqu’il demeure président de la FFR, comment garantir qu’il ne participera plus, dans l’ombre, aux grandes décisions ?

Il y a eu un jugement, la ministre [des sports, Amélie Oudéa-Castera,] a demandé à Bernard Laporte de se mettre en retrait, et il l’a fait en attendant le délibéré de son procès en appel. Et on ne le voit plus ! Aujourd’hui, Bernard Laporte n’est plus à la Fédération française de rugby, il s’est mis en retrait. Et pendant la Coupe du monde, s’il n’y a pas eu le procès en appel et la décision finale, il ne pourra pas représenter la fédération dans le protocole et ne sera pas en tribune, c’est clair.

Est-ce que je suis un prête-nom ? Imaginons que le « oui » l’emporte, je serai alors président délégué, et ce n’est pas un prête-nom. Le président délégué prendra toutes les décisions. Il siégera au bureau fédéral, au comité directeur et sera en relation directe avec les élus – comme le trésorier général, le secrétaire général et les vice-présidents. C’est un poste de responsabilité, et je n’ai pas de crainte à pouvoir l’assumer.

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Après la condamnation pour corruption de Bernard Laporte et l’éviction, à l’automne 2022, de Claude Atcher du groupement d’intérêt public (GIP) France 2023, la gouvernance du rugby français traverse une zone de turbulences. Comment entendez-vous restaurer le crédit de l’institution après ces affaires ?

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