quand l’angoisse parentale dépasse celle des enfants dans l’attente des résultats sur Parcoursup


« Ma fille ne le montre pas, mais je sais qu’elle est très stressée ! » Infirmière exerçant à Paris, Amel Laidouni se fait du souci pour sa fille Inès, actuellement en terminale. Celle-ci veut faire « médecine ou rien ». « J’ai bien essayé de lui parler d’autres métiers qui pourraient l’intéresser, comme la biologie ou la pharmacie, mais elle n’a rien voulu savoir, raconte Mme Laidouni au Monde, par téléphone. Alors ma panique, quand les résultats vont tomber, c’est qu’elle n’ait pas ce qu’elle veut, et qu’elle soit très déçue. »

Comme les 629 000 élèves de terminale – et souvent leurs parents – qui attendent leurs résultats le 1er juin, Inès retient son souffle. A partir de cette date, les résultats d’admission commenceront à tomber sur Parcoursup. La jeune fille de 17 ans préférerait être fixée dès le premier jour, mais elle sait qu’elle devra sûrement attendre plus longtemps. Pour les élèves qui, comme elle, candidatent à des formations très sélectives, les offres d’admission – ou les refus – peuvent mettre plusieurs jours à arriver.

Sylvie Amici, psychologue de l’éducation nationale, suggère aux parents d’aider leurs enfants à se préparer à cette période, pour éviter qu’ils soient « tétanisés » au moment de faire leurs choix. « Ça peut être très déstabilisant pour les jeunes, explique-t-elle, parce que, selon les réponses, ils peuvent être obligés de faire des choix qu’ils n’avaient pas anticipés. » D’autant que les choses peuvent aller très vite. Quand ils reçoivent une offre d’admission, les jeunes ont parfois des délais de moins de vingt-quatre heures pour signaler qu’ils l’acceptent, qu’ils la rejettent ou qu’ils la mettent en attente. S’ils ne respectent pas le temps imparti, ils risquent de voir leur place automatiquement cédée.

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Comprendre comment fonctionne la procédure

Aux yeux de Mme Amici, il peut être utile de prendre du temps avec ses enfants pour les aider à faire un classement clair de leurs préférences. Sylvie Boudrillet, psychologue au Centre d’information et d’orientation Médiacom de Paris, propose aussi aux parents de se renseigner pour comprendre comment fonctionne la procédure. « Il y a des parents qui donnent de mauvais conseils au moment de faire des choix, parce qu’ils se basent sur leur expérience, il y a vingt ans », explique-t-elle.

Il est aussi important de relativiser les éventuelles déceptions. Parce qu’ils ont le nez plongé dans Parcoursup, les jeunes peuvent avoir l’impression que les choix qu’ils font aujourd’hui vont déterminer toute leur vie. « Il faut bien leur faire comprendre que ce n’est pas le cas », suggère la psychologue, en citant les possibilités de réorientation ou de reconversion.

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