Quand Matisse doute et se réinvente avec génie


Grand nu couché (Nu rose), 1935, par Henri Matisse. Succession H. Matisse/Photo Baltimore Museum of Art / Mitro Hood

CRITIQUE – Superbe exposition au Musée de l’Orangerie, qui scrute les années 1930 du grand peintre en mal d’inspiration. Ses voyages à Tahiti et à New York le régénèrent. Avec les papiers découpés, sa peinture se métamorphose pour donner ses grands chefs-d’œuvre, de «La danse» à «La blouse roumaine».

Deux portraits de femme incarnent le grand tournant de Matisse, celui, las des odalisques et des décors parfaits de sa période niçoise, et celui, revigoré, des papiers peints découpés et des simplifications géniales qui réinventent la stylisation et l’avant-garde.

Le premier est Femme à la voilette, peint d’après le modèle Henriette Darricarrère pendant l’hiver 1926, le dernier après sept ans de pose auprès du maître, bien loin des fantasmes exotiques des années 1920. Le visage est déformé, comme enflé dans sa partie droite. Le modèle, sévère, pose un regard froid et pénétrant sur le spectateur. La voilette n’est pas une grâce orientale. La petite bouche mignonne est noire. «La dilatation de sa pupille efface le blanc de son œil droit, trouant ainsi la surface de ce qui participe plus du masque que du visage», souligne en historienne de l’art Alix Agret, qui voit dans cette «stylisation semi-abstraite l’inspiration que Matisse puise dans l’iconographie des arts extra-occidentaux». Ce trésor…

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