quatre mineurs mis en examen pour «harcèlement scolaire»


Lindsay, 13 ans, s’est suicidée le 12 mai après de longs mois de harcèlement scolaire. THOMAS SAMSON

Le rectorat de l’académie de Lille a annoncé vendredi l’ouverture d’une enquête administrative.

Le suicide de Lindsay est-il la conséquence d’un harcèlement qu’elle subissait ? C’est la piste que semble privilégier l’enquête menée par un juge d’instruction de Béthune. Deux semaines après le terrible drame survenu à Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais, cinq personnes ont été mises en examen, a appris ce jeudi Le Figaro auprès du procureur de la République. «Quatre mineurs ont été mis en examen par le juge d’instruction du chef de harcèlement scolaire ayant conduit au suicide. Un majeur a été mis en examen du chef de menaces de mort», indique Thierry Dran.

Lettre d’adieu

Le 12 mai, Lindsay, 13 ans, a été retrouvée morte chez elle par ses proches. Scolarisée au collège Bracke-Desrousseaux de Vendin-le-Vieil, l’adolescente avait dénoncé des faits de harcèlement qu’elle subissait à l’école et sur les réseaux sociaux depuis la rentrée de septembre 2022. Insultes, violences physiques, bagarres… Deux plaintes ont été déposées au mois de février par la famille de Lindsay qui a également averti la direction du collège, rapporte BFMTV. S’ensuit l’ouverture, à l’école, l’ouverture d’une commission «harcèlement» servant de médiateurs entre les familles et les élèves concernés.


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Mais au mois de février, Lindsay rédige une lettre d’adieu qu’elle cache sous son matelas. Deux mois plus tard, elle se donne la mort. Au fil des investigations, le parquet de Béthune semble donc avoir opté pour un suicide lié au harcèlement subi par l’adolescente. Une information judiciaire a été ouverte le 20 mai des chefs «de harcèlement scolaire ayant pour effet une dégradation des conditions de vie altérant la santé et ayant conduit la victime au suicide et menaces de mort». Les cinq mis en cause ont été laissés libres, sous contrôle judiciaire.

Une enquête administrative ouverte

Le rectorat de l’académie de Lille a, en outre, annoncé vendredi l’ouverture d’une enquête administrative. «Une enquête administrative va être mise en place au regard de la situation», a annoncé en conférence de presse Jean-Roger Ribaud, directeur académique dans le Pas-de-Calais, concédant que les services scolaires auraient pu «aller plus loin dans le suivi» de la jeune fille, dont le harcèlement était connu de l’établissement. «La maman a été reçue, Lindsay a été reçue par l’infirmière, par le CPE (conseiller principal d’éducation), par le principal» après le signalement du harcèlement, a indiqué Jean-roger Ribaud.

«On a déclenché le protocole, cela a donné un conseil de discipline, ce conseil de discipline a permis d’exclure une des principales auteures de ce qui s’est passé», a-t-il ajouté. «Mais ça s’est avéré malheureusement insuffisant.» «On se doit de protéger» les quatre mineurs mis en examen, «de les accompagner pour qu’ils puissent terminer leur année scolaire dans de bonnes conditions», a également déclaré Jean-Roger Ribaud. Le ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye, a par ailleurs annoncé qu’une «formation à la santé mentale pour les personnels de la vie scolaire» serait lancée dès la rentrée de septembre prochain afin de «détecter les états de fragilité et de difficultés des élèves».


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