quel est ce colloque auquel François pourrait participer ?



« La religiosité populaire en Méditerranée », c’est le thème du colloque organisé par le diocèse d’Ajaccio du samedi 14 au dimanche 15 décembre. L’événement, qui aurait pu demeurer relativement confidentiel dans l’espace méditerranéen, a pris une résonance toute particulière depuis que l’on sait qu’un voyage du pape en Corse est à l’étude. François pourrait se rendre sur l’île de Beauté à l’occasion de ce colloque sur la piété populaire.

Une initiative du cardinal Bustillo

C’est le cardinal François Bustillo, évêque d’Ajaccio, proche du pape François, qui est l’origine de cet événement. Il a participé à choisir les divers intervenants, dont Mgr Nicolas Brouwet, évêque de Nîmes et ancien évêque de Lourdes, Mgr Roberto Carboni, archevêque de Caristano en Sardaigne ou encore Mgr Calogero Peri, évêque de Caltagirone en Sicile.

Deux chercheuses de l’Université de Corse interviendront également. Serena Talamoni, abordera la question du sacré dans l’espace politique corse. Anghjulina Antonetti parlera, elle, de la religiosité populaire et de la laïcité en Corse. La question des confréries, particulièrement présente sur l’île, sera également mise à l’honneur.

Selon le père Louis El Rahi, curé de Calvi, qui doit animer les discussions, « l’intention de ce colloque est de considérer la Méditerranée non pas seulement comme une limite, mais comme une ouverture. » « Le but du cardinal Bustillo est d’en faire le début d’une série sur cette thématique, explique-t-il. D’autres éditions sont prévues, invitant notamment des acteurs du sud et de l’est de la Méditerranée. Il s’agit de montrer comment la piété populaire et la théologie s’enrichissent mutuellement. Pour de nombreux fidèles, la piété populaire est le principal vecteur par lequel la foi est vécue. En Corse en particulier, les confréries en sont l’exemple, avec un rôle à la fois cultuel, culturel et caritatif. »

Un combat du pape François

Un temps déconsidéré cette forme de religiosité retrouve depuis quelques années ses lettres de noblesse. Franciscain, un temps à Lourdes, lieu phare de la piété populaire en France, le cardinal Bustillo est lui-même particulièrement sensible à cette expression de la foi. Il s’inscrit ainsi dans la lignée du pape François. Le père El Rahi rappelle qu’il s’agit d’une préoccupation centrale pour le pape argentin, bien avant même son élection comme pape. En 2007, lors de la conférence générale de l’épiscopat latino-américain d’Aparecida, le cardinal Bergoglio, alors archevêque de Buenos Aires, s’était fait remarquer en défendant ardemment la piété populaire.

Et, depuis son élection en 2013, il a continué à la valoriser. Sa dernière encyclique sur le Sacré-Cœur, Dilexit nos, contient de nombreux passages sur la dignité de cette forme de religiosité. François appelle à ne pas prendre de haut ces expressions de la foi avec un intellectualisme hors-sol. « Je demande donc que personne ne se moque des expressions de ferveur croyante du peuple saint et fidèle de Dieu qui, dans sa piété populaire, cherche à consoler le Christ, écrit-il. Et j’invite chacun à se demander s’il n’y a pas davantage de rationalité, de vérité et de sagesse dans certaines manifestations de cet amour qui cherche à consoler le Seigneur que dans les froids, distants, calculés et minuscules actes d’amour dont nous sommes capables, nous qui prétendons posséder une foi plus réfléchie, plus cultivée, et plus mature. »



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