Qui est Justin Welby, l’archevêque de Canterbury qui va couronner Charles III


Justin Welby, l’archevêque de Canterbury, tient entre ses mains une édition spéciale de la Bible qui sera utilisée durant le couronnement de Charles III, le 20 avril 2023, à Londres.

Une responsabilité historique

Archevêque de Canterbury, chef spirituel de l’Eglise anglicane, la confession chrétienne en vigueur au Royaume-Uni, Justin Welby aura, le 6 mai, la responsabilité du couronnement du roi Charles III et de la reine consort, son épouse Camilla. Il devra présider une cérémonie de deux heures, durant laquelle il donnera l’onction d’huile au roi, avant de lui remettre les attributs royaux : la robe, l’orbe (un globe en or surmonté d’une croix), le sceptre et, bien sûr, la couronne de saint Edouard. La pression est telle que Justin Welby a même reconnu en avoir fait des « cauchemars ». Son mauvais rêve ? Oublier la couronne juste avant de devoir la poser sur le crâne du nouveau monarque.

Une première vie dans l’or noir

Né en 1956 à Londres, l’homme d’Eglise a un parcours particulièrement atypique. Diplômé de l’université de Cambridge en histoire et en droit, il a d’abord fait une assez longue carrière dans le… pétrole. Il y a passé un peu plus d’une décennie, dont plusieurs années au sein de la direction financière d’Elf Aquitaine à Paris, où il avait été embauché en 1978. L’archevêque de Canterbury parle encore aujourd’hui un excellent français et voue une passion à la Normandie. Revenu au Royaume-Uni cinq ans plus tard pour intégrer Enterprise Oil, il quitte tout en 1989 et commence des études de théologie avant d’être ordonné prêtre, en 1993, puis élu primat de l’Eglise d’Angleterre en 2013.

Un enfant de sir et de Jésus

Longtemps, Justin Welby a cru être le fils de Gavin Welby, mort en 1977 après avoir souffert d’­alcoolisme pendant des années. Mais, en 2016, le quotidien britannique The Telegraph affirmait avoir la preuve que le vrai père de l’archevêque de Canterbury était en fait Sir Anthony Montague Browne, qui fut conseiller diplomatique de Winston Churchill. Sa mère, elle, avait été l’une des secrétaires de l’ancien premier ministre. Welby a alors fait un test ADN, lequel a confirmé les informations du journal. « C’est une immense surprise », déclarait-il, tout en faisant preuve de flegme : « Je sais que je trouve qui je suis en Jésus-Christ, et non dans la génétique, et mon identité en lui ne change pas. »

Des principes à la page

Comme toutes les confessions religieuses du monde, l’Eglise anglicane est confrontée à la volonté, de la part de certains cadres et de fidèles, d’une modernisation de ses principes. Il en va ainsi du mariage homosexuel, qui divise l’institution depuis des années. En février, à l’issue d’un synode général, sorte de grande assemblée réunissant les hiérarques du culte, il a été décidé de bénir les couples à défaut de les marier. C’est très ému, la voix étranglée et au bord des larmes, que Justin Welby, qui soutenait cette disposition, a annoncé la nouvelle. « Je soutiens [cette proposition], qui est le fruit d’un vaste travail réalisé ces six dernières années et qui s’appuie sur les Ecritures, la tradition et la raison », a-t-il défendu.



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