REPORTAGE. Dans les coulisses du lancement d’Euclid, le télescope qui tentera de percer les mystères de la matière noire


Ce télescope spatial européen partira de Cannes en avril, en direction des États-Unis où son lancement est prévu en juillet. “L’espoir secret de la plupart des scientifiques, c’est que ça invalide la théorie” de cette matière invisible, explique un astrophysicien.

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C’est un outil inédit pour aller observer l’invisible qui achève sa préparation en ce moment à Cannes. Le télescope spatial Euclid partira l’été prochain vers les profondeurs du ciel avec un objectif : tenter de percer les mystères de la matière et de l’énergie noire. 

Dans une vaste salle blanche, à l’abri de toute pollution, les équipes de chez Thales Alenia Space peaufinent les derniers détails d’Euclid. Une fois dans l’espace, à un million et demi de kilomètres de la Terre, ce télescope européen pourra ouvrir ses yeux sur une large partie de l’univers et son évolution. Il observera ainsi l’espace pendant six ans.

Étudier l’évolution de l’univers depuis dix milliards d’années

L’engin partira de Cannes en avril, pour être acheminé aux États-Unis, où son lancement est prévu en juillet. “Euclid va se concentrer à regarder l’évolution de l’univers depuis dix milliards d’années, quand les galaxies et les étoiles se forment, et évoluent jusqu’à maintenant. Il y a quatre à cinq milliards d’années, l’univers a commencé à accélérer cette expansion”, explique Giuseppe Racca, chef de projet pour l’Agence spatiale européenne (ESA).

Le télescope spatial européen Euclid dans les locaux de Thales Alenia Space, à Cannes, en mars 2023. (OLIVIER EMOND / RADIO FRANCE)

Pour expliquer cette accélération de l’expansion de l’univers, mais aussi la distribution, l’organisation et l’évolution des galaxies, les scientifiques ont théorisé l’existence d’une matière et d’une énergie invisibles mais nécessaires à l’équilibre des choses. “En regardant l’expansion et la déformation des galaxies, on peut identifier l’énergie foncée, ajoute Giuseppe Racca. La matière noire, c’est un peu la même chose, mais plus localisé autour des groupes de galaxies, c’est une chose qu’on a découverte dans les équations”.

“S’il y a une faille, il la verra, donc on est tous en train d’attendre de voir la faille.”

David Elbaz, astrophysicien et directeur de recherche au CEA

à franceinfo

Euclid observera l’univers pendant six ans pour espérer valider les théories, ou pour les infirmer, ce qui réjouirait encore plus l’astrophysicien David Elbaz, directeur de recherche et astrophysicien au Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA).L’espoir secret de la plupart des scientifiques, c’est que ça invalide la théorie. Euclid, c’est une machine qui a l’air simple, c’est une caméra qui regarde le ciel, mais dont l’exigence de robustesse, de finesse d’image et de stabilité dans le temps, est extraordinaire.”

Dans les coulisses du lancement d’Euclid, le télescope qui va tenter de percer les mystères de la matière noire : reportage d’Olivier Emond


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