Rixe mortelle dans la Drôme : des suspects “en cours d’identification”, les enquêteurs avancent “très vite”


Lundi soir, le parquet de Valence a affirmé que des suspects sont “en cours d’identification” après la rixe au cours de laquelle Thomas, 16 ans, a été tué samedi soir.
Contrairement aux affirmations de l’ultradroite, il est “faux d’affirmer que le groupe hostile serait composé d’individus tous originaires de la même ville et du même quartier”.

Malgré la sidération, l’enquête avance. Des suspects sont “en cours d’identification” après la rixe devant la salle des fêtes de Crépol (Drôme) au cours de laquelle Thomas, un adolescent de 16 ans, a été tué samedi soir, a indiqué lundi le parquet de Valence dans un communiqué transmis à l’AFP. “Les enquêteurs procèdent très vite, laissant espérer une évolution opérationnelle rapide”, explique Laurent de Caigny, le procureur de Valence.

Plus d’une cinquantaine de témoins ont été déjà entendus par les gendarmes. Il en reste encore une cinquantaine à auditionner. Des analyses des connexions aux relais téléphoniques et des images des systèmes de vidéosurveillance sont en cours pour recueillir des éléments concordants sur les suspects possibles, selon la même source.

Les suspects ne sont pas tous du même quartier

Au regard des avancées de l’enquête, il est “faux d’affirmer que le groupe hostile serait composé d’individus tous originaires de la même ville et du même quartier”, souligne le procureur. Depuis samedi soir, de nombreux messages ciblant “la racaille des cités” circulent sur les comptes de l’ultradroite. “Les liens qui peuvent exister entre les suspects possibles et en cours d’identification ne semblent pas reposer sur de telles ‘logiques de territoire'”, affirme le communiqué du parquet. 

Darmanin dénonce un phénomène d'”ensauvagement”

Pour rappel, la rixe a éclaté samedi soir dans le village de Crépol, suite à l’irruption d’une dizaine de personnes qui ont tenté au milieu de la nuit de pénétrer dans la salle des fêtes où 400 personnes assistaient sur invitation à un “bal d’hiver”. Le groupe indésirable a été bloqué par un des quatre vigiles qui a été blessé à la main avec une arme blanche. Certains des invités sont sortis pour lui prêter main forte, s’est ensuivie la rixe qui s’est poursuivie à l’extérieur du bâtiment, selon le parquet de Valence. Mortellement blessé par un coup de couteau pendant la bagarre, le jeune Thomas est mort alors que les secours l’emmenaient à l’hôpital à Lyon. 

Outre ce décès, la rixe a fait huit blessés dont deux jeunes de 23 et 28 ans hospitalisés dans un état d’urgence absolue. Le plus âgé des deux a reçu plusieurs coups de couteau dans le dos et au thorax, selon le parquet. En outre, plus d’une dizaine d’autres personnes ont “reçu des coups” à la “fuite” des agresseurs, selon la même source. La venue du groupe hostile était “peut-être liée à un compte à régler avec quelqu’un” présent à la soirée, avait par ailleurs estimé le procureur un peu plus tôt dans la journée de lundi.

Évoquant un acte “ignoble et inacceptable”, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a estimé lundi soir sur le plateau de l’émission “C à vous” de France 5 que ces faits relèvent d’un phénomène d’“ensauvagement”. Il a évoqué une “violence gratuite” relevant d’une “faillite générale de notre société” en appelant à “repenser le cadre de l’autorité” pour la “remettre partout”.

Lundi après-midi, le lycée du Dauphiné de Romans-sur-Isère (Drôme) a observé une minute de silence en hommage au jeune Thomas, un de ses 1300 élèves. La brève cérémonie réunissant des élèves, des enseignants et l’encadrement du lycée s’est déroulée en début d’après-midi à huis clos, à l’intérieur de l’établissement.


Antoine LLORCA avec l’AFP



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