Rui Pinto, à l’origine des « Football Leaks », jugé mercredi à Paris pour avoir hacké le PSG



Le Portugais Rui Pinto, source des révélations « Football Leaks » – une gigantesque fuite d’informations qui a profondément secoué la planète foot -, sera jugé mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris lors d’une audience de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), sorte de plaider-coupable à la française. Plus précisément, il lui est reproché d’avoir, entre 2015 et 2019, en France, au Portugal et en Hongrie, accédé frauduleusement aux boîtes mail du directeur financier du PSG, du directeur général adjoint et d’une assistante de direction générale, selon une source proche du dossier. Il lui est également reproché d’en avoir extrait frauduleusement des données.

« Personne ne peut contester que Rui Pinto est un exceptionnel lanceur d’alerte, a commenté auprès de l’AFP son avocat William Bourdon. Il a permis la révélation de faits gravement contraires à l’intérêt général et l’ouverture d’enquêtes dans plusieurs pays européens. Cette contribution a été reconnue y compris par les juridictions portugaises alors qu’il continue à être persécuté par la voyoucratie du football. » Contacté, l’avocat du PSG, Antoine Maisonneuve, n’a pas souhaité réagir.

Condamné à quatre ans avec sursis par la justice portugaise

Transmise à un consortium de médias d’investigation européens, la manne d’information découlant des « Football Leaks » a mis en lumière des pratiques douteuses impliquant joueurs vedettes, clubs et agents, qui ont ensuite fait l’objet de redressements fiscaux et d’enquêtes judiciaires dans plusieurs pays.

Rui Pinto (35 ans) est également à l’origine des « Luanda Leaks », une enquête publiée en janvier 2020 accusant la femme d’affaires Isabel dos Santos, fille de l’ancien président angolais Jose Eduardo dos Santos, d’avoir accumulé une immense fortune de manière frauduleuse sous le règne de son père. La justice portugaise l’a condamné en septembre à une peine avec sursis de quatre ans d’emprisonnement. À la fois prévenu et témoin protégé, le jeune homme avait revendiqué pendant son procès un rôle de lanceur d’alerte, mais reconnu avoir commis des intrusions informatiques illégales pour obtenir des millions de documents.



Lien des sources