Sous la pression, la Chine reconnaît partiellement l’ampleur des décès liés à la dernière vague de Covid-19


Une femme équipée de protections contre le coronavirus, à Shangaï, le 9 janvier 2023.

La pression était devenue trop forte. Les autorités chinoises ont reconnu, samedi 14 janvier, que le nombre de décès liés au Covid-19 était largement supérieur à celui indiqué jusqu’alors. Entre le 8 décembre 2022, premier jour de l’après-zéro Covid, et le 12 janvier, le nombre de morts liées à la maladie dans les hôpitaux chinois s’est élevé à 59 938, a indiqué Jiao Yahui, directrice du bureau de l’administration médicale au sein de la commission nationale de santé. Sur ce nombre, 5 503 décès sont dus à une insuffisance respiratoire et les 54 435 autres résultent d’une combinaison du Covid-19 et d’autres affections. L’âge moyen des personnes décédées s’établit à 80,3 ans, a-t-elle précisé. Neuf patients décédés sur dix étaient âgés de 65 ans et plus.

Jusqu’alors, la Chine ne comptabilisait que les décès dus à une insuffisance respiratoire, et non les décès « liés au » Covid-19. Cette définition très restrictive avait été critiquée par la communauté internationale et par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette dernière a salué la nouvelle communication chinoise. A la suite d’une discussion téléphonique, samedi, entre Ma Xiaowei, directeur de la commission nationale de la santé, et le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, ce dernier a dit « apprécier » les informations délivrées par la Chine. Il a néanmoins demandé que ces informations détaillées « continuent d’être partagées » à l’avenir, indique le communiqué de l’OMS.

Les données fournies semblent indiquer que le pic de l’épidémie est passé. Le nombre de cas sévères aurait atteint son plus haut le 5 janvier, avec 128 000 cas, contre 105 000 une semaine plus tard. Officiellement, le taux d’occupation des lits d’hôpitaux en soins intensifs le 12 janvier était de 75,3 %. Prudente, l’OMS souhaite que la Chine publie davantage de données par province. L’Organisation demande également à Pékin de partager davantage le séquençage du virus.

« Beaucoup de décès non hospitalisés »

Plus fondamentalement, l’OMS juge que « globalement, l’épidémiologie (…) est similaire aux vagues d’infection qu’ont connues d’autres pays, comme l’est l’augmentation de la pression sur les services de santé ». En clair, la politique zéro Covid menée par la Chine de janvier 2020 au 7 décembre 2022 n’a pas permis à celle-ci de se prémunir durablement contre le virus mais n’a fait que retarder de trois ans les échéances. Surtout que le nombre de décès réel est bien supérieur aux 59 938 indiqués, puisque ce dernier chiffre ne prend en compte que les décès survenus à l’hôpital.

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