«Un fascisme postmoderne a émergé en Russie»


Sergueï Medvedev. Fabien Clairefond

ENTRETIEN EXCLUSIF – Le politologue russe pointe la maladie aiguë d’un régime poutinien qui a repris des traits saillants des deux grands totalitarismes du XXe siècle, sans en reprendre l’idéologie, et s’acharne à détruire la nation ukrainienne par la guerre et la terreur contre les civils.

Pour Sergueï Medvedev, qui a quitté la Russie et enseigne désormais à l’université Charles de Prague et à l’université libre de Riga, la difficulté du défi que pose la Russie à l’Occident vient de ce que Poutine, depuis 20 ans, a reconstruit «un État Léviathan, héritier du totalitarisme soviétique», «qui a écrasé les bourgeons de démocratie» apparus après 1991.

La convulsion néototalitaire et impériale est d’autant plus problématique, qu’elle a aussi happé une grande partie de la société russe, avertit-il. Medvedev, qui est justement l’auteur d’un ouvrage percutant sur l’État Léviathan russe, Les Quatre Guerres de Poutine (Buchet-Chastel), ne croit pas à un réveil de cette société, qu’il décrit comme une «terre brûlée» «immobile» et asservie.

Pour lui, la grande différence avec l’Ukraine vient de ce que cette dernière se pense comme une nation alors qu’il n’y a pas «de nation russe, pas de nationalisme russe», «juste les convulsions d’un empire qui n’a plus les moyens de le rester». Son nouvel…

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