un homme mis en examen et écroué après la mort d’un migrant dans un naufrage dans la Manche
Un homme a été mis en examen et écroué dimanche 17 décembre après la mort d’un migrant vendredi 15 décembre alors que ce dernier tentait de traverser la Manche.
Un homme de nationalité syrienne a été mis en examen et écroué dimanche 17 décembre dans le cadre de l’enquête sur le naufrage dans la Manche qui a coûté la vie à un migrant vendredi 15 décembre, a appris l’Agence France-Presse auprès du parquet.
Cet homme originaire du Kurdistan syrien, né en 1993, a été mis en examen pour homicide involontaire, blessures involontaires, mise en danger délibérée et aide à l’entrée et au séjour irrégulier, a précisé le procureur de la République de Saint-Omer Mehdi Benbouzid.
Il est soupçonné d’avoir piloté l’embarcation qui transportait une soixantaine de migrants, parmi lesquels des enfants, ce qu’il nie, selon le procureur. Le second pilote est toujours recherché.
Deux passagers “a priori portés disparus”
Partie de Oye-Plage (Pas-de-Calais) dans la nuit de jeudi 14 décembre à vendredi 15 décembre, l’embarcation avait chaviré au large de Gravelines (Nord).
Outre l’homme décédé dans le naufrage, deux autres passagers sont “a priori portés disparus”, selon la préfecture maritime.
Un autre migrant avait trouvé la mort vendredi sur la plage de Sangatte, lors d’une tentative de traversée qui avait tourné court.
Dans le cadre de cette enquête, un Irakien de 33 ans se trouvait toujours en garde à vue dimanche, a indiqué le parquet de Boulogne-sur-Mer. Sa garde à vue a été prolongée jusqu’à 96 heures, durée autorisée pour une affaire présumée de criminalité organisée.
La cause du décès à déterminer
Dans cette seconde affaire, un bateau est parti chargé d’environ 70 personnes, tandis qu'”une quarantaine d’autres migrants qui comptaient s’agréger” au groupe est restée sur la plage de Sangatte, puis le bateau est revenu “à la suite d’une avarie moteur”, selon le parquet.
Présentes sur la plage, “les forces de l’ordre ont souhaité intervenir”, rapporte le parquet. “Le mis en cause apparaît comme étant lié à la scène de traversée mais incitant aussi un certain nombre de migrants à s’en prendre aux forces de l’ordre quand le bateau est revenu”.
La cause du décès de la victime reste à déterminer, son autopsie n’ayant pas encore eu lieu dimanche.
Au cours de la seule journée de vendredi, 292 migrants ont atteint le Royaume-Uni après avoir traversé la Manche dans sept embarcations, selon le décompte du ministère de l’Intérieur britannique. Samedi, ils étaient 55 à y parvenir, sur un seul canot.
Quelque 29.000 migrants ont traversé la Manche sur de petites embarcations depuis le début de l’année, contre 44.000 l’an dernier à la même date, avait indiqué le 4 décembre la préfecture du Nord, saluant “la mobilisation constante des forces de l’ordre”.