une association interpelle les parlementaires sur le manque de toilettes publiques


L’association AFA, qui lutte contre les maladies de l’intestin comme la maladie de Crohn, a lancé la semaine dernière une campagne, appelée “Action pressante”, dans le but d’interpeller les décideurs politiques sur la question de l’accès aux toilettes publiques.


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La campagne "Action pressante" de l'association AFA Crohn RCH France. (YOUTUBE / AFA CROHN RCH)

La semaine dernière, certains députés et sénateurs français ont eu une petite surprise lorsqu’ils se sont rendus… aux toilettes. Ils sont tombés sur des rouleaux de papier un peu particuliers, avec des messages imprimés. Dessus, ils ont pu lire des témoignages de personnes qui racontent les fois où elles se sont vu refuser un accès à des toilettes, alors qu’elles avaient une envie pressante. 

Cette campagne est l’œuvre de l’association AFA Crohn RCH France, qui lutte contre les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, comme la maladie de Crohn. À l’occasion de la journée mondiale des toilettes le 19 novembre dernier, l’association a lancé une campagne intitulée “Action pressante”. Un nom tout à fait à propos, avec pour but d’alerter sur le manque de toilettes publiques et gratuites.

En France, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin touchent plus de 300 000 personnes, et se manifestent par des symptômes digestifs tels que des diarrhées. “Ces symptômes handicapants au quotidien et tabous vont vraiment impacter la qualité de vie des malades et nécessiter l’accès immédiat à des toilettes”, explique Eve Saumier, la directrice de la communication de l’association AFA. “Or, ce qu’on constate en France, c’est que l’accès aux toilettes dans l’espace public mais aussi dans les transports et assez limité. 

Pour remédier à ce problème, l’AFA a voulu interpeller les décideurs politiques. “Il y a vraiment besoin aujourd’hui que les politiques s’emparent de ce sujet, parce qu’au-delà des personnes que nous représentons, c’est une très grande partie de la population qui est concernée par cette question. Vous avez toutes les personnes qui ont des maladies digestives ou urinaires, les personnes en situation de handicap, les femmes enceintes, les enfants, les personnes âgées, les professions ambulantes, les sans-abri“, détaille Eve Saumier.

Justement, il y a un an, deux députés français ont déposé une proposition de loi en ce sens : Mathilde Hignet, députée LFI d’Ille-et-Vilaine, et François Piquemal, député LFI de Haute-Garonne. Ils sont partis d’un constat : selon eux, en France, les trois quarts des communes ne disposent pas de toilettes publiques. D’autres villes, comme Marseille, possèdent un nombre de toilettes publiques ridicule par rapport au nombre d’habitants.

Quand on a communiqué sur cette proposition de loi, on a vraiment eu des témoignages de personnes qui nous disaient : ‘je suis âgée d’un certain âge, et quand je me promène, je suis obligée de vérifier là où je vais pouvoir accéder à des toilettes publiques pour pouvoir faire le circuit de ma balade’”, raconte la députée Mathilde Hignet à franceinfo. C’est pourquoi avec François Piquemal, ils ont proposé la mise en place d’un quota de toilettes publiques : une pour 2 500 habitants.

Mais leur proposition de loi porte également sur un autre aspect : la gratuité de cet accès aux toilettes publiques. Les deux députés veulent ainsi interdire leur monétisation. “Le besoin d’aller aux toilettes, c’est un besoin primaire. L’accès aux toilettes, c’est un besoin de première nécessité qui est reconnu par les Nations unies. Donc pour moi, on ne peut pas monétiser un besoin primaire”, précise Mathilde Hignet. La députée espère pouvoir relancer sa proposition et obtenir de nouvelles signatures.





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