une délégation qui fait polémique
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C’est une visite d’Etat historique, qui scelle la réconciliation franco marocaine et la signature de près de 10 milliards d’euros de contrats. Au côté du président de la République, une importante délégation. Mais la présence de certains invités pose question et suscite la polémique.
Ce mardi 29 octobre, le tapis rouge a été déroulé devant le Palais royal à Rabat, au Maroc.
Emmanuel Macron n’est pas venu seul : la délégation française compte 122 invités.
Un gros tiers de ministres, hauts fonctionnaires et universitaires. 36 % de représentants du monde économique et industriel. 29 % d’artistes et sportifs dont Jamel Debbouze, Arielle Dombasle ou Teddy Riner. Mais aussi des invités plus inattendus. Comme le photographe François-Marie Banier, condamné en 2016 à quatre ans de prison avec sursis pour abus de faiblesse sur la milliardaire Liliane Bettencourt.
“Les personnalités, comme l’ensemble des membres de la délégation ont par leur histoire personnelle, les fonctions qu’ils occupent ou ont occupé, un lien avec le Maroc”, indique l’Elysée.
Nous avons cherché un lien pour Monsieur Banier avec le Royaume. Nous avons retrouvé un livre de photos, publié en 2009.
C’est une autre invitation qui a déclenché la polémique : au-delà de la tenue décontractée de Yassine Bellatar sur le tapis rouge, la droite et l’extrême droite accusent l’humoriste de complaisance avec l’islamisme.
“Rarement un chef d’Etat n’avait autant dégradé l’image de la France, abîmé sa diplomatie et piétiné les principes qu’il prétend défendre”, affirme Marine Le Pen sur le réseau social X.
L’humoriste franco marocain a été nommé par Emmanuel Macron au Conseil présidentiel des villes en 2018. Il a été condamné l’an dernier à quatre mois d’emprisonnement avec sursis pour menaces de mort.
L’Élysée assure que “sa présence ne vaut en aucun cas adhésion à ses idées.”
M’jid El Guerrab a lui été condamné pour l’agression d’un élu : un an de prison ferme et deux ans d’inéligibilité. Cet ancien député de la 9e circonscription des Français établis hors de France dit avoir fait appel et estime sa présence justifiée.
Malgré nos relances, l’Elysée ne communique pas sur le coût de ces trois jours de visite d’Etat et nous renvoie vers le rapport de la Cour des comptes de 2023: en 2023, un déplacement hors d’Europe d’Emmanuel Macron a coûté en moyenne 771 000 euros.
Un montant qui a baissé de 23 % sur 5 ans Mais les sages ajoutent : “Il pourrait être nécessaire de plafonner la taille des délégations officielles et non officielles”
Quant à la polémique suscitée par la présence de certains invités, le Président de la république nous confie que “face à une visite historique qui ouvre des chantiers nouveaux, il ne s’intéresse pas aux anecdotes”.