Vexé par BFM-TV, le Rassemblement national décrète « un moratoire » sur sa présence sur les plateaux


Privés de BFM-TV. Les têtes d’affiche du Rassemblement national (RN) ne se rendent plus sur les plateaux de la première chaîne d’information de France depuis plusieurs jours, comme l’a révélé la lettre d’information de Politico vendredi 26 mai. La consigne a été donnée par Marine Le Pen et le président du RN, Jordan Bardella. Le mouvement d’extrême droite se plaint de ne pas être traité correctement par la chaîne, avançant deux raisons : l’absence de suivi régulier par un même journaliste depuis janvier et l’identité de la journaliste pressentie – Sophie Dupont – pour couvrir le parti à la rentrée prochaine, venue de l’émission « Quotidien ».

Contacté, le directeur général de la chaîne, Marc-Olivier Fogiel, s’est abstenu de tout commentaire. Ce « moratoire » décrété par le parti lepéniste intervient après la fin de mission d’un journaliste de BFM-TV, jugé en interne trop proche de cadres du RN.

Jointe par Le Monde, Mme Le Pen est entrée dans une colère froide : « Nous ne sommes pas des paillassons. On ne demande pas le tapis rouge mais un minimum de respect. Soit c’est un problème de management et M. Fogiel doit faire le nécessaire, soit c’est un mépris à l’égard du RN et cela n’en est pas moins contestable. M. Bardella a déjà eu des conversations avec M. Fogiel et elles vont se poursuivre. En attendant, zut ! » La présidente des députés RN confirme l’existence « d’un moratoire le temps que l’on arrive à trouver la voie du respect d’une force politique qui représente des millions de Français ».

Un respect qui passerait, selon elle, par la désignation d’un journaliste n’étant pas venu de « Quotidien », émission à laquelle Mme Le Pen voue une haine féroce. Durant la campagne présidentielle, elle avait refusé l’accès à des conférences de presse aux reporters de l’émission de TMC, les qualifiant « d’amuseurs » et se vantant de « décider » qui faisait profession de journaliste ou non. Les relations sont également dégradées entre l’émission de Yann Barthès et La France insoumise.

BFM relativise le « moratoire »

La vacance de « rubricard » chargé de l’extrême droite à BFM-TV s’explique par un changement d’affectation du journaliste ayant suivi la campagne présidentielle de Marine Le Pen, décidé en janvier. Selon des sources internes à la chaîne, la neutralité du journaliste était mise en doute par sa proximité avec plusieurs salariés du parti. Alerté de la situation à plusieurs reprises, Philippe Corbé, alors chef du service politique, l’aurait prié de changer de rubrique en janvier, après l’émergence sur les réseaux sociaux de selfies souriants pris par des salariés du RN en sa compagnie.

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