VIDÉO – Bébés sans sommeil : ces parents qui se tournent vers des coachs

Quatre enfants sur cinq présentent des troubles du sommeil, parfois aigus, qui peuvent durer jusqu’à l’âge de 6 ans.Certains parents à court de solutions font désormais appel à des coachs du sommeil.Sont-ils efficaces ? Regardez ce reportage de “Sept à Huit Life”.
Tylane, 10 mois et demi, se réveille chaque nuit une dizaine de fois. Ce soir-là, face à la caméra de “Sept à Huit”, la petite fille s’endort finalement après plusieurs minutes de câlins. Et pour éviter qu’elle se réveille, la mère de l’enfant, Laure, impose à toute la famille un silence religieux. “À partir du moment où Tylane ne fait plus un bruit, je demande effectivement à avoir du silence, parce que je n’ai pas envie qu’elle se réveille”, explique-t-elle. “On aimerait pouvoir vivre normalement : discuter, mettre la télé… Là, tout est en mode pause”, complète le père. Finalement, cette nuit-là, Tylane dort trois heures, avant de se réveiller à nouveau. Au total, elle se réveillera cinq fois.
À son âge, cette toute jeune fillette devrait dormir chaque nuit entre 11 et 14 heures et faire deux siestes en journée. Mais elle n’en fait souvent aucune. Comme elle, quatre enfants sur cinq présentent des troubles du sommeil, plus ou moins marqués, jusqu’à l’âge de 6 ans. Mais chez les tout-petits, le manque de sommeil peut entraîner des problèmes de croissance, des retards d’apprentissage, et multiplierait par deux le risque d’obésité. Un impact sur leur santé mais aussi sur celle des parents. Ainsi de Laure, que cette fatigue chronique a plongé dans une dépression post-partum. Aujourd’hui, il lui est même impossible d’assumer son poste de coiffeuse à plein temps : elle ne travaille plus que 20 heures par semaine.
Laure a tout essayé pour améliorer le sommeil de Tylane, des médecins aux ostéopathes en passant par les talismans et autres pierres d’énergie. Dernier recours : une coach sommeil. Le couple a déboursé 600 euros pour être suivi pendant trois semaines par Claire Boulay. En amont, ils ont répondu à un questionnaire pour comprendre ce qui empêche leur fille de dormir. Toute leur vie a été décortiquée.
Les rechutes sont nombreuses et peuvent durer jusqu’à l’âge de 6 ans
Attendre plusieurs minutes quand elle pleure, ne plus la prendre dans les bras et ne plus la faire boire la nuit… Pendant trois heures, Claire multiplie les conseils qui peuvent paraître être du bon sens. Mais elle va aussi demander aux parents de repenser toute la chambre de leur fille. “L’emplacement idéal pour le lit d’un enfant, ça va être dans un angle (…) pour se sentir le plus en sécurité, le plus à l’abri possible”, conseille la spécialiste, recommandant aussi “de supprimer le mobile au-dessus du lit”.
Né aux États-Unis, le phénomène des coachs en sommeil – le plus souvent des mères de famille en reconversion – a débarqué en France en 2018. Aujourd’hui, il n’existe aucun diplôme officiel, et les méthodes peuvent être diffèrent. Claire, elle, travaille chez le leader du secteur, Fée Dodo, créé par Caroline Ferriol, une des pionnières en France. En un an, son entreprise a vu les demandes exploser : +220%. Claire travaille désormais six jours sur sept et peut gagner jusqu’à 2000 euros par mois, suivant le nombre d’enfants aidés.
Du côté de Tylane, les nuits qui suivent le début du coaching sont chaotiques. À chaque fois, leur conseillère ajoute de nouvelles recommandations : installer un ciel de lit, laisser les jouets, mais sans piles… Et au 10ᵉ jour : “Premier matin avec une nuit complète de Tylane. Ça fait beaucoup de bien. Je suis très fière d’elle”, confie sa mère.
Mais rien n’est encore gagné, car les rechutes sont nombreuses et peuvent durer jusqu’à l’âge de 6 ans. Retrouvez l’intégralité de ce reportage de “Sept à Huit Life” dans la vidéo en tête de cet article.