vingt-deux députés ont subi des violences depuis le 19 mars, affirme Yaël Braun-Pivet


Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, en octobre 2022.

Invitée du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI dimanche 26 mars, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a déclaré que, depuis le début de la mandature, « soixante et un parlementaires [avaient] subi des violences, que ce soit au sein de leur permanence ou par courrier ou sur les réseaux sociaux ». Selon ce décompte des services du Palais-Bourbon, « vingt-deux [ont été concernés] depuis le 19 mars ».

S’il s’agit d’un « phénomène massif », marqué par une hausse de 32 % des violences à l’égard des élus en 2022, ce regain récent s’explique par la contestation de la réforme des retraites. Mme Braun-Pivet en a elle-même fait l’expérience et a annoncé avoir porté plainte après avoir reçu une « lettre de menaces absolument abominable ». « Ça commence très aimablement par : “Salut la grosse truie juive. (…) On n’a plus de zyklon hélas mais des barres de fer pour éliminer cette saloperie de Jude” », a lu Mme Braun-Pivet.

« J’ai deux pages comme cela, j’ai évidemment porté plainte », a-t-elle précisé. Selon la présidente de l’Assemblée, ce courrier présente « la même écriture » que ceux reçus récemment par deux autres élues des Yvelines, la présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée, Aurore Bergé, et la députée Marie Lebec (Renaissance). L’auteur s’en prenait notamment au bébé âgé de 4 mois de Mme Bergé, « si petit » et qui « ne pourra pas s’enfuir ». « Jamais je n’aurais imaginé qu’en m’engageant en politique j’aurais à subir l’antisémitisme, le sexisme, la violence verbale, parfois la violence physique à travers nos permanences », a souligné Mme Braun-Pivet.

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De manière plus générale, Mme Braun-Pivet a fustigé les « quelques centaines d’individus qui viennent pour tout casser » et « mettent à mal nos libertés » en marge des cortèges. « Ce sont des gens qui ne respectent rien, certainement pas la vie humaine », a-t-elle fait valoir. Elle a au passage critiqué La France insoumise, qui « d’une certaine façon légitime » la violence dans les manifestations en considérant que « ces individus ont de bonnes raisons » et qu’existerait une « violence institutionnelle » à laquelle les casseurs ne feraient que répondre « en réaction et en défense ». « C’est ahurissant comme prise de position », s’est-elle indignée.

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Le Monde avec AFP



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