79e anniversaire du Débarquement : l’exploit des Rangers de la Pointe du Hoc comme source d’inspiration


La cérémonie de la Pointe du Hoc a eu lieu lundi 5 juin 2023, à Cricqueville-en-Bessin (Calvados) 79 ans après le Débarquement, à 24 h près, en présence d’anciens combattants américains de la Seconde Guerre mondiale, dont sept survivants du Jour-J en Normandie : Carl Felton (Omaha Beach), Jake Larson (Omaha Beach), Richard Rung (Omaha Beach), George Sarros (Utah Beach), Robert Gibson (Utah Beach), Dick Ramsey (à bord de l’USS Nevada, Utah Beach), et Clifford Stump (82e division aéroportée, planeur).
Du vent à « écorner » les bœufs

Même les quatre porte-drapeaux de la Garde Nationale américaine – des costauds – étaient secoués par les rafales. Sous leurs couvertures, une trentaine de vétérans américains – une dizaine était restée à l’abri du vent – a assisté à cet hommage rendu aux Rangers par les comités de la Pointe du Hoc et du Débarquement, ainsi que par la municipalité, en coordination avec l’American Battle Monuments Commission (ABMC) gestionnaire du site. Mais qu’il vente ou qu’il pleuve, rien ne peut gâcher ce moment solennel.

De retour en Normandie grâce à la Best Defense Foundation, ces héros de guerre ont suivi la cérémonie au dernier rang, bien qu’ils étaient en première ligne, à l’aube du 6 juin 1944. Peu après l’heure H, fixée par les Américains à 6 h 30, les 225 rangers commandés par le lieutenant-colonel James E. Rudder, se lancent à l’assaut de la falaise de la Pointe du Hoc.

Elle surplombe d’une trentaine de mètres, une étroite plage de galets. Les Rangers ne l’atteignent que 40 minutes plus tard. 90 survivent à l’assaut. Ces hommes ont neutralisé des canons qui menaçaient les opérations du Jour-J sur Utah et Omaha Beach avant de subir des contre-attaques allemandes durant trois jours.

Vers 9 h, le 6 juin 1944, la Pointe du Hoc est sous contrôle américain. Le lieutenant James Eikner transmet à l’USS Satterlee le message codé « Dieu soit loué pour signaler la réussite de l’opération.

Un message entendu par John Stewart, de l’US Navy, qui servait sur ce navire le 6 juin 1944 et qui est présent avec nous aujourd’hui.
79 ans après que cette jeune unité des forces armées américaine a accompli l’impossible en escaladant la falaise de la Pointe du Hoc, les personnalités civiles et militaires présentes ce 5 juin 2023 ont rappelé l’héroïsme de ces jeunes hommes qui ont payé le prix fort pour défendre la liberté et la démocratie.

Le sentiment est toujours étrange lorsque que l’on se rend sur ces plages de Normandie. Nous avons tous appris dans les livres d’histoire ce qui s’est joué ici mais le récit saisissant des survivant impose l’admiration.

Invité d’honneur, le lieutenant-général Jonathan P. Braga, commandant général du Commandement des opérations spéciales de l’armée américaine, a tout de suite mis les choses au clair en prenant la parole : « Les héros, ce sont sont les vétérans de la Seconde Guerre mondiale qui sont parmi nous aujourd’hui, et ce détachement de Rangers juste derrière moi ».

Pour le général 3 étoiles Braga, la Pointe du Hoc « est le lieu le plus emblématique » du sacrifice américain en Normandie parce que, « sur cette terre sacrée, nous sommes saisis par lé devise des Rangers : Ouvrir la voie. Les Rangers savaient que de leur succès dépendaient d’innombrables vies humaines alors que les canons (allemands, Ndlr) de la Pointe du Hoc pouvaient atteindre les troupes qui débarquaient sur Utah et Omaha ».

« L’assaut de la Pointe du Hoc était considéré comme une opération suicide, et le général Bradley estime qu’il s’agit de la mission la plus difficile jamais confiée à une unité sous son commandement. Mais abandonner n’est pas un mot du vocabulaire des Rangers. Et les Rangers d’aujourd’hui suivent les pas de ceux de la Pointe du Hoc, de l’Afrique à l’Irak, en passant par l’Afghanistan. Ils continuent de construire cette histoire commune en partageant cet ADN : celui du courage et du sens du devoir ».
« Des anges venus du ciel et de la mer »

Le vœu du peuple français, après 4 ans sous l’Occupation, a été exaucé par des anges venus du ciel et de la mer, le 6 juin 1944. La dague de granit qui est érigée sur la Pointe du Hoc restera debout pour l’éternité (Ndlr : alors que l’érosion défigure le trait de côte).
« Enraciner la paix en Europe »

Le préfet du Calvados, Thierry Mosimann, a réaffirmé le besoin de conserver la paix en Europe, alors que la guerre en Ukraine fait rage sur le continent. Un continent dont le destin « a basculé le 6 juin 1944 quand les Alliés ont entrepris la plus grande opération militaire de tous les temps » a rappelé Jean-François Piret, président du Comité de la Pointe du Hoc et 2e adjoint au maire de Cricqueville-en-Bessin.
La Pointe du Hoc est le lieu témoin de la foi, du courage et de l’héroïsme de ces jeunes américains qui ont délibérément effacé leur intérêt personnel au profit d’un idéal et d’une certaine idée de l’humanité. Ils avaient une mission impossible, mais ils l’ont accomplie. Les défis d’aujourd’hui donnent encore davantage de sens à l’Histoire alors que nous devons enraciner la paix en Europe.

Pascale Vibet Le Devin, maire de Cicqueville-en-Bessin a marqué la cérémonie de la Pointe du Hoc avec une promesse. Celle de « toujours œuvrer pour le souvenir et l’amitié franco-américaine en reprenant la mission de mon père, Louis Le Devin, maire de Cricqueville de 1989 à 2008 et pionnier du Comité de la Pointe du Hoc ».
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