A 65 ans, il envoie des messages sexuels à un jeune placé chez lui


Le tribunal a été plus sévère que les réquisitions
Le tribunal a été plus sévère que les réquisitions (©Illustration Adobe Stock)

La victime est un jeune né en févier 1998 qui a été placé dans une famille d’accueil à Ticheville (Orne). En novembre 2020, la femme de cette famille découvre, dans le portable de son compagnon, des messages à connotation sexuelle qu’il envoie à ce jeune. Elle en informe la curatrice qui adresse un signalement au procureur de la République d’Argentan.

Il est précisé que ce jeune a fait l’objet de ce placement pour avoir été victime, dans son enfance, d’agressions sexuelles de la part de son oncle qui a été déclaré coupable et condamné. Actuellement, une information judiciaire est ouverte pour des faits de viols aggravés dont les auteurs seraient ses propres parents.

14 messages sexuels

L’exploitation du téléphone de ce jeune permettait aux enquêteurs de découvrir 14 messages à connotation sexuelle. Des messages qu’il prenait comme des blagues, mais qui cependant le mettait mal à l’aise. L’expertise psychiatrique ordonnée mettait en évidence des difficultés d’ordre intellectuel, des rapports à la sexualité perturbés avec des douleurs importantes qui faisaient écho à son passé.

L’auteur, un homme aujourd’hui âgé de 67 ans, reconnaissait, lors de sa garde à vue, que ces messages étaient déplacés et inappropriés, mais affirmait qu’il n’y avait jamais eu de passage à l’acte. Son expertise psychiatrique n’a pas révélé d’altération ou d’abolition de son discernement. S’il n’a pas été relevé un caractère de dangerosité, son casier judiciaire porte cependant la trace de sept mentions. 

A aucun moment, ce jeune n’a répondu à ces messages. Selon ces mots, cet homme voulait qu’il soit sa chose, la chose de tout le monde.

L’avocat de la partie civile

L’avocat de la partie civile, lors de l’audience mardi 3 janvier, ajoute que ce jeune aurait également été victime de viols de la part de ses propres parents. Il rappelle que le prévenu était parfaitement au courant de la fragilité de son client et de son passé. Ce qui le surprend davantage, c’est que la compagne de cet homme a toujours son agrément comme famille d’accueil.

Condamné à indemniser la victime

« Des propos sidérants qui ont créé une situation humiliante », d’après le procureur de la République qui a requis, en répression, une peine de six mois de prison assortis d’un sursis probatoire de deux ans avec les obligations de soins, d’indemniser la partie civile et les interdictions de contact avec sa victime, exercer toute activité en contact avec des mineurs ou sous protection pendant deux ans. Il demande également que son inscription au FIJAIS soit ordonnée (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes).

Le tribunal ira au-delà des réquisitions du procureur de la République portant la peine à dix mois de prison assortis d’un sursis probatoire avec les mêmes obligations et interdictions. Il devra en outre indemniser sa victime et lui verser la somme de 1 500 € pour son préjudice subi et 450 € pour les frais d’avocat.

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