À Putanges, toujours pas de professeur de français à un mois du brevet


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Collège Gaston Lefavrais Putanges Putanges-le-Lac Orne Normandie Putanges-Pont-Écrepin
Les épreuves du brevet débutent le lundi 26 juin 2023, dans un mois. ©R.P.

Une classe de troisième du collège Gaston-Lefavrais, à Putanges-le-Lac, dans l’Orne, n’a pas de professeur de français depuis novembre 2022.

La situation exaspère les parents d’élèves, qui redoutent les épreuves du brevet qui ont lieu dans un mois.

Un cri d’alarme qui entre en résonance avec un constat national.

Lundi 22 mai, le collectif #OnVeutDesProfs, a lancé une seconde action en justice contre l’État pour protester contre le non-remplacement d’enseignants et les heures de cours perdues.

Le directeur assurait des cours

À la rentrée 2022, c’est un remplaçant qui assurait les cours, jusqu’en novembre. Un autre remplaçant a assuré des cours, par intermittence, entre décembre 2022 et février 2023. Depuis, pas l’ombre d’un professeur de français pour les 3 eB.

Pour éviter qu’ils ne prennent trop de retard dans le programme de français, le directeur de l’établissement, Vincent Van der Linden a dû prendre sur son temps pour aider les élèves. Une aubaine, car le principal se trouve être un ancien professeur de français.

Sa charge de travail augmentant considérablement à l’approche du brevet, il ne peut plus venir en aide aux élèves.

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« Un directeur d’établissement n’est pas censé assurer les cours, ce n’est pas dans ses attributions », nous indique une source à l’Éducation nationale.

« Le principal a gentiment donné des cours pour que les élèves ne prennent pas trop de retard » apprécie Cécile Van der Biest, une mère d’élève.

« Il est top, il a assuré des cours, mais il s’est vite retrouvé désemparé », regrette Ingrid James, une autre mère d’élève.

Une offre d’emploi sur les réseaux sociaux

Depuis le départ du dernier remplaçant, le collège essaie de trouver des solutions. En mars, par exemple, le collège a publié une offre d’emploi directement sur sa page Facebook.

Un parent mentionne également une offre publiée sur le site de petites annonces, Leboncoin, que nous n’avons pas retrouvé.

« En arriver à mettre des annonces sur Facebook pour trouver un professeur… Ça va loin cette histoire », s’alarme Cécile Van der Biest.

On a l’impression d’être le collège de campagne dont personne ne se soucie.

Ingrid James Parent d’élève

Un seul quart du programme abordé

La mère d’élève a adressé un courriel à l’académie de Normandie pour alerter sur cette situation.

Elle se dit inquiète, avec les épreuves du brevet qui arrivent à grands pas. Son fils rencontre des difficultés dans cette matière, malgré les efforts qu’elle consent pour l’aider.

« Ils n’ont fait qu’un quart du programme », déplore Laetitia Prunier. « Mon fils n’est pas prêt pour le brevet, il me le dit. »

La priorité devrait être d’assurer des cours de français aux collégiens qui passent le brevet cette année.

Cécile Van der Biest Parent d’élève

Le français « est une matière primordiale pour les enfants, pour le brevet certes, mais aussi dans leur vie future », renchérit Ingrid James, mère d’un autre élève.

« Cette année, les cours de français sont une vraie dictée à trous… et il y a beaucoup de trous », regrette, sur une note d’humour, Laetitia Prunier.

Des élèves ne veulent pas passer l’épreuve de français

Les parents interrogés rapportent que des élèves ont lancé l’idée de créer une pétition pour demander l’annulation de leur épreuve de Français du brevet. Ils appréhendent cette épreuve après les notes qu’ils ont obtenues à leurs derniers devoirs.

Cécile Van der Biest relève d’autres absences de professeurs, notamment en histoire-géographie et en technologie, « c’est l’hécatombe cette année », déplore-t-elle.

Si Ingrid James pense que son enfant pourra tout de même passer le brevet, elle dit « angoisser pour l’année prochaine ». Elle s’inquiète du retard qu’il va accumuler avant son entrée en classe de seconde, « la marche va être énorme », redoute-t-elle.

Ingrid James envisage alors de « mettre la main au portefeuille » pour payer des cours particuliers à son enfant.

« Je ne sais pas si je pourrai me le permettre, mais j’y suis bien obligée. »

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