À Saint-Brévin, la gauche marche en soutien au maire démissionnaire


Les partis de gauche appellent à un grand rassemblement ce mercredi à Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique). Ils veulent soutenir le maire démissionnaire de cette commune, devenu le symbole des élus locaux victimes de violences. L’objectif est également de dénoncer « la menace de l’extrême droite ».

Le patron du PS, Olivier Faure, son homologue communiste, Fabien Roussel, et la secrétaire nationale d’EELV, Marine Tondelier, sont notamment attendus pour cette « marche » prévue à partir de 17 heures sur une place de cette station balnéaire de 14 000 habitants.

Yannick Morez, le maire (DVD) démissionnaire, a annoncé dans un communiqué sur sa page Facebook qu’il prendra la parole à 18 heures devant l’hôtel de ville, mais que ni lui ni son équipe municipale ne prendront part à cette marche. Tout en remerciant les élus qui lui apportent leur soutien, il « regrette néanmoins la récupération politique, notamment par l’extrême gauche, de cette marche qui se voulait au départ transpartisane ». « Je regrette aussi la discrétion de la droite sur cette thématique », écrit-il.

Depuis son audition choc par la commission des lois du Sénat et un entretien à Matignon avec la Première ministre Élisabeth Borne, le 17 mai, l’élu n’a plus pris publiquement la parole. Devant les sénateurs, ce médecin de profession a longuement détaillé chacune des menaces de l’extrême droite dont il a été victime depuis l’officialisation, fin 2021, du transfert près d’une école de sa commune d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile (Cada) qui existait déjà à Saint-Brévin depuis 2016.

« Un véritable échec pour la République et pour l’État »

Il a exprimé à plusieurs reprises son sentiment d’avoir été « abandonné » par les services de l’État alors que se multipliaient les manifestations organisées par un petit collectif d’habitants, auxquelles s’étaient ensuite joints des groupuscules d’extrême droite venant d’autres régions, en particulier issus de la mouvance de Reconquête !, le parti d’Éric Zemmour.

Accompagnées d’une campagne extrêmement virulente sur les réseaux sociaux, ces attaques ont culminé le 22 mars au petit matin avec l’incendie de deux véhicules du maire devant son domicile, dont la façade a également été touchée par les flammes alors qu’il y dormait en famille.

Faute de soutien des pouvoirs publics, Yannick Morez a fait part de sa décision irrévocable de démissionner et de quitter la ville avec sa famille. Cette décision a été « prise sous la menace de l’extrême droite » et « constitue un véritable échec pour la République et pour l’État qui s’est révélé incapable d’assurer la sécurité de l’élu et d’être à ses côtés », dénoncent les organisations de gauche dans leur appel au rassemblement à Saint-Brévin.

Condamnant « le manque d’engagement de l’État pour soutenir les élu(e) s de la République », les signataires refusent « de voir notre démocratie ainsi fragilisée et attaquée par une extrême droite de plus en plus banalisée ». Selon le ministère de l’Intérieur, les faits de violence physique ou verbale contre les élus ont augmenté de 32 % en 2022.



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