A Saint-Pol-de-Léon, le Caté répond aux attentes sociétales et à celles des légumiers


Plantes de services
En horticulture, les essais portent sur des plantes de services qui vont héberger des insectes auxiliaires et favoriser la lutte biologique. ©Caté

Créée en 1965, la station expérimentale du Caté, à Saint Pol de Léon, consacre ses recherches aux légumes de plein champ et sous abris, à l’horticulture et aux champignons. Forte de 23 équivalents temps plein, dont 10 ingénieurs, elle se fixe pour objectifs de «  répondre aux attentes sociétales  » (respect de l’environnement, sécurité alimentaire…), de  » rechercher une compétitivité durable  » pour les producteurs et  » d’anticiper les évolutions de la consommation « . Ce qui l’a amené, l’an passé, à mener 42 projets collaboratifs, dont trois projets européens Interreg.  » Et nous avons déposé 19 nouveaux projets en 2022 « , souligne Damien Penguilly, son directeur.

Résister au stress hydrique

Parmi les essais au long cours, le Caté et ses partenaires, l’interprofession Cerafel, la station Terre d’Essais, le laboratoire Vegenov et la chambre d’agriculture de Bretagne, sont engagés depuis 2012 dans des programme de réduction des intrants phytosanitaires. La station recherche aussi des variétés alliant performance agronomique et résistances aux principales maladies. Et elle a testé, l’an passé, pas moins de 150 variétés de choux et 160 de tomates. 

AG du Caté
L’assemblée générale du Caté s’est tenue le 5 avril dernier à Saint-Pol de Léon ©Caté

 » Mené avec 82 partenaires, en, Bretagne et Pays de la Loire, le projet Climatveg porte sur la durabilité des productions végétales face aux changements climatiques « , rajoute Damien Penguilly. En tomates sous serre, le Caté cherche des variétés et des substrats adaptés à une conduite économe en eau. En chou-fleur, la station veut limiter l’impact du stress hydrique, en sélectionnant des variétés à systèmes racinaires adaptés. Et elle travaille aussi cette résilience au stress hydrique pour les jeunes plants d’ornement et les plants potagers.

Des insectes auxiliaires en plein champ

Si les lâchers d’insectes auxiliaires sont désormais monnaie courante en cultures sous abris, la station développe ces solutions de biocontrôle en plein champ, avec des lâchers de trichogrammes en chou-fleur et brocoli, pour lutter contre les chenilles.

 » Le seul fongicide efficace ayant été retiré, nous testons le vinaigre pour gérer la fusariose en échalote et oignon « , indique le directeur du Caté. Si les premiers essais se révèlent prometteurs, reste à obtenir une extension d’usage auprès de l’Union européenne.  » Une dérogation a été obtenue pour la campagne en cours, ce qui a permis aux producteurs, conventionnels ou bio, de l’appliquer sur leurs plants, l’hiver dernier « .

Des variétés tolérantes

En tomates sous serre, les essais portent aussi sur la recherche de variétés à la fois tolérantes aux maladies, moins exigeantes en énergie et répondant aux attentes des consommateurs sur les plans qualitatif et gustatif.  » Nous cherchons aussi une alternative locale et durable aux substrats à base de fibre de coco. Et nous dressons le bilan technico-économique d’une conduite à froid de tomates, sans recours au chauffage, avec mise en place tardive des cultures « .

En cultures ornementales, différents leviers sont testés pour limiter le recours aux phytos : lutte biologique, produits de biocontrôle, modification des itinéraires de culture… Pour améliorer l’efficacité de la lutte biologique, notamment contre les pucerons, des plantes de services ont été étudiées.  » Nous avons fait le choix de vivaces de rente, à la floraison étalée tout au long de l’année « . Des travaux qui restent à approfondir avant une utilisation chez les producteurs. 

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Des substrats pour les champignons

Etudiant les champignons depuis de nombreuses années déjà, le Caté s’est attaché à développer des substrats pasteurisés et à diversifier la gamme : shiitaké, pleurotes, pholiote du peuplier…  » Nos études se focalisent désormais sur le développement de solutions de biocontrôle pour lutter contre pathogènes et bioagresseurs, afin de s’affranchir des phytos de synthèse. Nous cherchons aussi à améliorer le rendement, la qualité et la régularité de production, sans recours aux engrais minéraux « .

A ces multiples travaux, un même dénominateur commun !  » Nous commençons par recenser les besoins des producteurs, tout en tenant compte des attentes sociales et sociétales « , rappelle Jean-Denis Crenn, le président du Caté.  » Tous ces sujets sont cruciaux si nous voulons assurer la souveraineté alimentaire par des produits beaux, bons et sains, cultivés par des producteurs certifiés, engagés dans des démarches écoresponsables. Et présents sur le territoire ! « 

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