Agression du petit-neveu de Brigitte Macron : deux homme condamnés à de la prison ferme


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La chocolaterie Trogneux, à Amiens, le 16 mai 2023.
La chocolaterie Trogneux, à Amiens, le 16 mai 2023. (©AFP/Archives/DENIS CHARLET)

Deux hommes jugés à Amiens pour l’agression du petit-neveu de Brigitte Macron après une manifestation contre la réforme des retraites ont été condamnés à 12 et 15 mois de prison ferme, à l’issue d’un procès mettant en évidence leur grande précarité.

Un troisième prévenu a été relaxé par le tribunal correctionnel d’Amiens « au bénéfice du doute ».

Tous jurent qu’ils ne connaissaient pas la victime : Jean-Baptiste Trogneux, gérant de la célèbre chocolaterie du même nom, attaqué le 15 mai devant sa boutique, ce qui lui vaudra quatre jours d’incapacité totale de travail (ITT).

A la barre, un voisin résume la scène: « J’ai vu un individu se faire massacrer. »

Un prévenu reconnaît une claque

Tout débute, selon le récit du président, par un « groupe de personnes », qui place « des conteneurs poubelles » devant le magasin, en plein centre-ville d’Amiens.

« Craignant que sa vitrine vole en éclats », Jean-Baptiste Trogneux « tente » alors « de repousser les personnes ». Mais il est « pris à partie » notamment « par un individu qui lui assène plusieurs coups de poing ».

Parmi les prévenus, un seul, Florian C., reconnaît « une claque » à M. Trogneux. Mais parce qu’il avait « poussé un pote », se défend le jeune homme depuis le box, entre deux haussements d’épaules dans son large sweat gris.

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« Pourquoi vous portez ce coup ? », insiste le président. « Il voulait bouger les poubelles qui étaient devant son magasin », répond-il, laconiquement. « C’est un peu normal, non ? ». Silence.

Cet homme de 20 ans est condamné à 24 mois dont 12 mois de sursis, avec maintien en détention.

« Je n’ai pas réfléchi »

Le président poursuit avec le deuxième suspect : Yoan L., 34 ans, un homme sous curatelle renforcée, qui se défend de toute violence à l’encontre de la victime, en dépit des témoignages.

Il s’explique : 

J’ai mis deux poubelles à roulettes devant la porte des Trogneux, je n’ai pas réfléchi, j’ai accompagné les copains.

Yoan L.

« Mais vous êtes mis en cause pour avoir porté plusieurs coups de poing », poursuit le président. « J’ai tenté, mais je n’ai pas réussi », répond cet homme déjà condamné pour violence conjugale et menace de mort. Il reconnaît finalement l’avoir « touché » avec son « thorax ».

Maintien en détention

Et « vous avez dit « heureusement que je l’ai loupé sinon il serait mort » », lui rappelle le président. « Façon de parler ». « Vous considérez que vous êtes violent ? », questionne encore le président. « Quand je peux oui », dit-il sans sourciller.

Il reçoit la peine la plus lourde : 30 mois d’emprisonnement dont 15 mois avec sursis et maintien en détention.

Le troisième prévenu, 22 ans, se présente lui comme un journaliste indépendant sur TikTok. Il portait un brassard « presse » le soir des faits. Déjà condamné pour des violences, il ne sait ni lire, ni écrire, et fond en larmes dans ses explications. « Je ne l’ai pas touché », répète-t-il. Il est relaxé.

Parcours de vie difficiles

Pointant une agression « gratuite, violente et grave », le procureur avait requis des peines de prison pour chacun des trois prévenus, et jusqu’à trois ans et demi de prison ferme contre Yoan L., qui apparaît comme le principal protagoniste du dossier.

Ce que je crains, c’est qu’on se retrouve dans quelques années devant une cour d’assises parce qu’on n’aura pas pu les empêcher de causer des faits plus graves. Le mobile est odieux dans ce dossier, l’ambiance était vindicative vis-à-vis du président de la République, on a vu un moyen de passer ses nerfs sur l’établissement et Jean-Baptiste Trogneux.

Jean-Philippe Vicentini Procureur

Face à des prévenus aux parcours de vie difficiles, il balaie : « On est responsable de son destin. »

« Des lâches »

Quatre autres personnes interpellées dans ce dossier ont été relâchées après leur garde à vue. Une adolescente de 16 ans, également poursuivie, doit être jugée ultérieurement par un juge des enfants.

Dès la révélation des faits, des voix à gauche comme à droite s’étaient alarmées de la violence du débat politique, Emmanuel Macron dénonçant « des actes insupportables et inqualifiables ». Brigitte Macron s’indignant de « la lâcheté » des auteurs.

Source : © 2023 AFP

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