Argentine-France : survoltés, les fans argentins gagnent le match de l’ambiance devant le stade


Si, sur la pelouse, la finale doit être la réplique de ce qui se passe sur le parvis du Lusail Stadium, autant remettre tout de suite la coupe à Lionel Messi. Les maigres poignées de supporters bleus venus par leurs propres moyens et pas avec le groupe officiel font pâle figure dans la masse des Hinchas, leurs homologues argentins. Déjà dans la ligne rouge du métro, celle qui mène au stade, les rames étaient bondées de ciel et de blanc. Et les chants à la gloire de Messi et Maradona étaient le seul son du voyage.

Devant le métro, une file ininterrompue de supporters s’avance vers le stade sans heurts. Tout est parfaitement organisé. Et d’ailleurs, le dispositif, désormais bien huilé de flux des foules, donne sa pleine mesure. Au milieu, les Français contemplent avec admiration les hordes d’Argentins passant devant eux sans la moindre agressivité. Juste quelques « Messi, Messi » chantés un peu plus fort quand ils aperçoivent des maillots français. « Franchement, c’est chouette de voir cela, souffle Francis, un retraité venu de Bordeaux. J’étais à Moscou il y a quatre ans et j’espère que ce sera la même fin. Mais là, on sent une telle passion chez les Argentins. C’est impressionnant. »

Plus loin, d’autres Français sont bluffés par l’architecture du Lusail Stadium. « Cela n’a rien à voir avec ce qu’on a aperçu à la télévision, sourit Isabelle, une infirmière libérale venue avec son mari et un autre couple d’amis de Poitiers. C’est le cadeau d’anniversaire de mon mari. Pour ses cinquante ans, on voulait quelque chose d’exceptionnel. Quand on a acheté nos billets, on espérait que la France serait en finale mais on n’en était pas sûrs. »

Des tatouages de Messi partout

Cinquante mètres encore à tourner autour de l’enceinte de la finale et les premiers fanatiques apparaissent. Ils sont faciles à reconnaître car tous déguisés en gaulois. « C’est sûr qu’au début du match, on ne va pas beaucoup nous entendre, note Manu, un instituteur des Yvelines. Mais, si tout va bien, on entendra moins les Argentins. ». Lui aussi est assez bluffé néanmoins par la ferveur argentine. « Ce n’est pas une légende cette histoire que Messi est leur dieu, insiste-t-il. Le plus impressionnant, c’est le nombre de personnes qui se sont fait tatouer le nom ou la tête de Messi sur les bras. »

Au loin, les tambours argentins se font déjà entendre. Quand on s’approche des Hinchas, l’ambiance est néanmoins détendue malgré un « on ne parle pas aux Français » lancé avec un grand sourire. « C’est peut-être le plus grand jour de ma vie, s’enflamme Gabriella, une blonde trentenaire. On est obligés de gagner. C’est impossible que Lionel Messi ne soulève pas la coupe. Désolé mais c’est juste impossible car… » Le reste de sa phrase se perd dans les hurlements de ses compatriotes « Messi, Messi… »



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